Dans le cadre d’un programme soutenu par l’instrument de coordination des politiques économiques (ICPE) du FMI, le Rwanda a reçu une visite d’une équipe du Fonds qui a livré ses conclusions, mardi. D’après le rapport, la reprise économique rwandaise se poursuit, mais de nombreux risques persistent.
En 2021, le PIB réel du Rwanda a enregistré une croissance de 10,9%. C’est le constat dressé par une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué de fin de mission publié le mardi 5 avril, à l’occasion d’une revue-programme économique soutenue par l’instrument de coordination des politiques économiques (ICPE) du Fonds.
D’après l’institution, cette reprise qui a succédé à une contraction de 3,4% de l’économie rwandaise est due à une « réponse politique rapide à la pandémie, notamment une campagne de vaccination accélérée ». D’après les centres africains de prévention et de contrôle des maladies (Africa CDC), le Rwanda est en effet l’un des pays africains ayant mené l’une des campagnes de vaccination les plus abouties.
Au 30 mars, 62,6% de la population du pays a été entièrement vaccinée et 68,5% a déjà reçu une dose du vaccin anti-covid. A cela s’ajoute la levée progressive des mesures restrictives mises en place pour freiner la circulation du virus, mais dont l’effet pervers a été le ralentissement de l’activité économique.
Malgré cette reprise exceptionnelle, le FMI indique que pour 2022, de nombreux risques continuent de peser sur l’économie. Ils comprennent notamment la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie qui ont déjà fait grimper l’inflation à 5,8% en février dernier.
« L’évolution rapide de l’environnement mondial et les retombées liées à la guerre en Ukraine posent des défis importants aux pays du monde entier, y compris au Rwanda. On s’attend à ce qu’ils pèsent sur la reprise économique du Rwanda, en plus des effets persistants de la pandémie par la détérioration des conditions extérieures, notamment une reprise plus faible que prévu chez les partenaires commerciaux et de nouvelles augmentations des prix internationaux des denrées alimentaires et de l’énergie », indique le FMI qui annonce également vouloir réviser à la baisse les projections de croissance du pays par rapport à l’examen précédent.
Et d’ajouter : « les priorités politiques immédiates consistent à préserver la stabilité budgétaire et financière et à atténuer l’impact du choc externe en cours sur les plus vulnérables […] La Banque nationale du Rwanda (NBR) doit se tenir prête à prendre les mesures appropriées pour contenir les effets de l’inflation, tout en tenant compte de l’évolution des perspectives de croissance ».
Malgré ces pressions, l’institution indique que le Rwanda a montré des signes de nature à atténuer l’impact de ces risques sur son économie. Face à la hausse de l’inflation, la Banque centrale a relevé son taux directeur de 50 points de base, et les résultats budgétaires du premier semestre de l’exercice 21/22 ont été conformes aux attentes. Quant au taux de change du franc rwandais, il est resté stable et les réserves de change actuelles permettent de couvrir plus de 4 mois d’importation.
« Compte tenu de l’incertitude économique du fait de la guerre en Ukraine, des discussions de suivi seront nécessaires au cours des prochaines semaines », précise cependant le FMI.
Rappelons que l’ICPE est un instrument introduit par le Fonds en 2017 pour soutenir les pays qui peuvent bénéficier de son accompagnement dans le cadre d’un programme, mais qui n’ont toutefois pas besoin d’un soutien financier de l’institution.
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