En Afrique de l’Ouest, d’importantes denrées de base connaissent actuellement une appréciation de leur prix. En cause notamment, la crise russo-ukrainienne, la baisse des stocks de certaines céréales et la forte demande intérieure.
Au Sénégal, la tendance a été à la hausse pour les tarifs des principales céréales sèches que sont le mil, le maïs et le sorgho durant le mois de mai. Selon le dernier Bulletin d’information sur les marchés agricoles publié par le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), le prix moyen de détail par kilogramme pour le mil a atteint 338 Fcfa alors que celui de maïs se chiffrait à 350 Fcfa et le sorgho s’échangeait autour de 380 Fcfa.
Ces différents montants affichent respectivement des hausses de 12 %, 15 % et 11 % comparativement à leur niveau d’avril alors qu’ils sont en progression de 33 % pour le sorgho et le maïs et de 22 % pour le mil par rapport à l’année dernière à la même période.
D’après le CSA, cette flambée des prix de vente s’explique par le faible niveau de stocks commerçants dans un contexte de tensions sur les marchés. Alors que l’offre locale reste actuellement insuffisante au regard de la demande, l’organisme indique qu’au cours du mois de mai, les flux transfrontaliers ont été nuls avec le Mali qui sert également de point de passage pour les marchandises en provenance de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso.
« Cette situation résulte de deux principaux facteurs: les interdictions officielles des exportations des céréales [mil, sorgho, maïs] par le Mali et le Burkina Faso et la suspension du Mali de la CEDEAO par où transitaient les produits ivoiriens et le bétail de la Mauritanie », indique l’organisme public. Et d’ajouter :
« Au cours du mois de juin 2022, les marchés ruraux de collecte devraient être moins animés avec la faiblesse des offres et l’occupation des paysans aux préparatifs de la campagne agricole 2021/2022. En conséquence, les prix des produits agricoles locaux (céréales sèches et légumineuses) vont poursuivre leurs tendances haussières au regard du contexte économique mondial tendu ».
Plus globalement, il faut noter que la situation au niveau des céréales sèches contraste avec celle du riz et du blé importé ainsi que d’autres produits de grande consommation comme l’oignon et la pomme de terre.
« Les stocks des légumes locaux (oignon, pomme de terre) s’accroissent progressivement du fait de la poursuite des récoltes et des transferts des zones de production vers les marchés de consommation alors que les disponibilités chez les commerçants sont assez importantes pour le riz et le blé », souligne le CSA.
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