En 2018, le Ghana sous l’impulsion de Nana Akufo-Addo avait décidé de ne plus recourir au FMI pour ses problèmes économiques. En mai, le pays avait une nouvelle fois réaffirmé cette position, mais avec une inflation à 27% et une dette dépassant les 80% du PIB, Accra semble résigné à changer de braquet.
Le Ghana retournera auprès du Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau programme d’aide. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi 1er juillet, le gouvernement ghanéen dans un communiqué lu par l’Agence Ecofin.
« Le président de la République, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a autorisé le ministre des Finances, Ken Offori-Atta, à entamer les négociations finales avec le FMI, en vue d’un soutien du Fonds pour un programme économique en collaboration avec le gouvernement du Ghana », indique le communiqué signé du ministre de l’Information. Cette annonce apparaît comme un véritable rétropédalage de la politique de l’Etat ghanéen, depuis l’arrivée au pouvoir du président Akufo-Addo.
Sous son impulsion, le Ghana avait lancé en 2018 une stratégie dénommée « Ghana Beyond Aid » (le Ghana au-delà de l’aide) destinée, comme son nom l’indique, à sevrer le pays exportateur de cacao et de pétrole de l’aide internationale. Dans cette optique, le chef de l’Etat avait annoncé son intention de ne pas renouveler l’accord signé en 2016 par son prédécesseur avec le FMI, précisant qu’il ne ferait d’ailleurs plus jamais recours à l’institution.
En mai, le ministre des Finances, Ken Offori-Atta, avait réitéré ce leitmotiv lors d’une conférence de presse, bien qu’entre-temps, son pays avait déjà fait une entorse à cette règle en bénéficiant en 2020 d’une aide de 1 milliard $ du Fonds pour faire face à la covid-19.
Cette fois, ce sont les difficultés économiques liées à la dette et à l’inflation qui semblent avoir poussé Accra à retourner sous la tutelle du FMI. D’après la Banque centrale, le taux d’inflation du pays est actuellement de 27,6%, soit le triple de la fourchette moyenne cible de 8% fixée par l’institution. Une situation qui a poussé la Bank of Ghana à relever ses taux directeurs à 19%.
Dans la même lignée, les finances publiques ghanéennes sont confrontées à une hausse inquiétante de la dette, depuis quelques années. D’après les données de la Banque centrale, le stock de la dette publique du pays est passé de 76% du PIB en 2020 à 80% à fin 2021. Une tendance qui a poussé les autorités à adopter des mesures d’austérité pour réduire les dépenses publiques.
« L’engagement avec le FMI cherchera à fournir un soutien à la balance des paiements dans le cadre d’un effort plus large destiné à accélérer la reconstruction de l’économie ghanéene face aux défis induits par la covid-19, et plus récemment, le conflit russo-ukrainien », conclut le communiqué du gouvernement.
Pour l’heure aucun détail n’a filtré concernant le montant de l’aide qui sera demandée au FMI.
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