Propharm
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Agence Ecofin
5 septembre 2022 Dernière mise à jour le Lundi 5 Septembre 2022 à 07:00

En Afrique, 97% des produits pharmaceutiques sont importés. Pour inverser la tendance, de plus en plus de projets naissent pour renforcer l’autonomie des pays en matière de production de médicaments.

Le Burkina Faso vient de lancer sa première usine de fabrication de médicaments génériques. La cérémonie d’inauguration qui a eu lieu le lundi 23 août a été présidée par le Premier ministre de la Transition, Albert Ouédraogo.

Dénommée Propharm, l’usine est née d’une initiative privée venant de pharmaciens burkinabè emmenés par le docteur Palingwindé Armel Koéfé, directeur général de l’entreprise. D’un coût total de près de 23 millions $, elle s’inscrit dans une logique de renforcement de l’autonomie du pays ouest-africain en matière d’approvisionnement en médicaments. 

Ainsi, trois médicaments génériques, dont le paracétamol, largement utilisé en Afrique de l’Ouest, sont prévus pour être fabriqués à court terme, mais la liste devrait s’élargir à d’autres produits à plus long terme.

« C’est une usine importante qui va contribuer à mettre à la disposition de nos populations des médicaments à moindre coût, et à assurer leur disponibilité permanente dans la mesure où les produits fabriqués ici sont les plus demandés dans les formations sanitaires », a indiqué Albert Ouédraogo.

Comme plusieurs pays africains, le Burkina Faso souffre d’un manque d’autonomie en matière de production de médicaments qui l’oblige non seulement à en importer depuis l’étranger, mais l’expose aussi à une propagation des médicaments contrefaits. 

D’après un rapport publié conjointement en 2021 par l’Agence française de développement (AFD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), l’Afrique importe 97% de ses produits pharmaceutiques. 

Le Center for global development indique également que les médicaments génériques peuvent être vendus jusqu’à 30 fois plus chers dans des pays comme la Zambie, le Sénégal et la Tunisie, par rapport aux pays développés comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. Une situation qui facilite la propagation des faux médicaments, moins chers mais de piètre qualité sur le continent.

Depuis quelques années, les initiatives publiques ou privées à l’image de celle du Burkina Faso se multiplient pour réduire la dépendance des pays africains à l’étranger. En 2020 par exemple, au plus fort de la covid-19, Madagascar a inauguré une usine pharmaceutique de médicaments, remèdes et compléments alimentaires dont la composition est basée sur la médecine traditionnelle malgache. 

A ces initiatives nationales, s’ajoute la création au niveau continental d’une Agence africaine du médicament (AMA) dont l’objectif est de faciliter « l’accès des patients aux médicaments », notamment en élargissant « l’accès à de nouveaux médicaments efficaces, sûrs et de qualité, grâce à une harmonisation des exigences réglementaires se traduisant par l’accélération et la simplification des processus d’examen », en contribuant à « un approvisionnement ininterrompu en médicaments de qualité, grâce à la prévisibilité et la transparence des procédures de gestion du cycle de vie » et en évitant « l’exposition des patients à des médicaments sous-standard (non conformes) et falsifiés, grâce à une surveillance accrue du marché au-delà des frontières que rend possible la coordination du partage d’informations entre les Etats membres ».

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