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Agence Ecofin
31 octobre 2022 Dernière mise à jour le Lundi 31 Octobre 2022 à 07:00

Alors qu’elle se préparait à suspendre ses injections hebdomadaires de liquidités dans les banques commerciales, l’irruption de la Covid-19 et ses conséquences sur l’économie ont fait se raviser la Banque centrale des Etats de la Cemac.

Au cours de l’année 2021, les investissements bruts de l’ensemble des entreprises installées au Cameroun ont enregistré une croissance de 31,6%, en glissement annuel. Selon « l’étude économique et financière des entreprises », que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS), si cette croissance des investissements bruts a été observée dans toutes les branches d’activité au cours de la période sous revue, elle a été bien plus dynamique dans le secteur secondaire (les industries), qui enregistre la plus forte augmentation (+36,9%).

« La hausse des dépenses d’investissement dans le secteur secondaire est consécutive à la forte hausse dans les branches porteuses que sont “extraction des produits des hydrocarbures et d’autres produits énergétiques” (+60,9%) ; “industrie de boissons” (+86,0%) ; “production et distribution d’électricité, de gaz et d’air conditionné” (+65,4%) ; et la branche “fabrication des produits métallurgiques de base et d’ouvrages en métaux” (+158,6%) », précise le rapport de l’INS.

Pour expliquer cet accroissement des investissements dans les entreprises, l’organisme chargé de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun cite la reprise des activités après les ravages de la Covid-19 en 2020. Une reprise économique elle-même catalysée par une politique monétaire incitative mise en place par la Beac, la banque centrale des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). « Dans un contexte de résilience, les entreprises ont su tirer profit d’une politique monétaire axée sur la relance de la croissance… », souligne l’INS.

En effet, alors qu’elle se préparait à suspendre ses opérations hebdomadaires d’injection de liquidités dans les banques commerciales, pour les remplacer par des ponctions dans les coffres-forts des établissements de crédit, la Beac a dû les reprendre en mars 2020, au lendemain de l’annonce des premiers cas de coronavirus dans les pays de la Cemac. 

Ce rétropédalage, qui répondait aux vœux des opérateurs économiques (Gicam) et des banquiers (Apeccam), avait pour but de doter les banques de moyens importants, afin que ces dernières puissent octroyer plus de crédits aux entreprises et autres particuliers, à des taux d’intérêt attractifs, dans un contexte de crise sanitaire ayant finalement dégénéré en crise économique.

1 213 milliards FCFA injectés dans les banques en mars 2021

Selon les données de la Beac, ce mécanisme d’oxygénation des banques, à l’effet de les encourager à octroyer les crédits pour permettre le fonctionnement et les investissements dans les entreprises, sera plutôt morose tout au long de l’année 2020. Avec seulement une mobilisation hebdomadaire variant entre 30 et 80 milliards FCFA, sur une offre de 250 milliards FCFA à chaque opération. Mais, dès le début de l’année 2021, les volumes de financements captés par les banques auprès de la Beac vont exploser.

Par exemple, au cours du mois de mars 2021, les opérations hebdomadaires d’injection de liquidités dans le système bancaire, effectuées par la Beac, ont permis de mettre à la disposition des établissements de crédit de la Cemac, une enveloppe record de 1 213 milliards FCFA. « Les établissements de crédit de la sous-région n’avaient jamais capté autant de ressources lors des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités de la banque centrale sur une période d’un mois », fait remarquer la Caisse autonome d’amortissement (CAA) dans son rapport sur la dette publique du Cameroun à fin mars 2021.

Selon les banquiers, ce dynamisme autour du refinancement bancaire auprès de la Beac ne s’observe que lorsque leurs besoins (liquidités nécessaires pour satisfaire les demandes de crédits des entreprises et particuliers) sont supérieurs à leur consommation habituelle (volume de crédits généralement accordés à une période donnée). 

En clair, décode Investir au Cameroun, après l’accalmie observée autour de la pandémie du coronavirus en 2021, les entreprises du Cameroun, pays qui abrite près de la moitié du réseau bancaire et environ 40% du tissu industriel de la Cemac, se sont ruées vers les banques pour obtenir les financements nécessaires à la reprise de leurs activités, avec les investissements subséquents.

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