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Agence Ecofin
24 novembre 2022 Dernière mise à jour le Jeudi 24 Novembre 2022 à 07:00

Alors que ses drones sont cloués au sol, Berlin examine le retrait de ses troupes spécialisées dans les missions de reconnaissance. Cette annonce intervient après celles du Royaume-Uni et de la Côte d’Ivoire, qui ont indiqué vouloir retirer plus tôt que prévu leurs contingents.

L’Allemagne a annoncé, ce lundi 21 novembre, qu’elle envisage de retirer ses troupes déployées au Mali en appui à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

« Nous déciderons d’ici la fin de l’année si et comment nous nous engagerons au Mali et dans l’ensemble de la région du Sahel », a déclaré la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, dans un entretien accordé à Rheinische Post, un quotidien local.

« Au sein de la Minusma, notre tâche est la reconnaissance. Mais nos drones ne peuvent plus voler depuis le 11 octobre, car les autorités maliennes refusent de les autoriser. Nous ne pouvons donc pas remplir notre mission. C’est pourquoi nous réexaminons maintenant la participation de la Bundeswehr [armée allemande, NDRL] à cette mission onusienne », a-t-elle ajouté.

Berlin ne semble pas cependant envisager de se retirer totalement de la région du Sahel. « Le gouvernement fédéral se pose la question de savoir comment nous pouvons soutenir davantage la région dans son ensemble, par exemple, en renforçant notre engagement au Niger », a souligné Mme Lambrecht.

L’annonce d’un éventuel retrait des troupes allemandes du Mali intervient dans la foulée de celle relative au retrait anticipé des troupes du Royaume-Uni du pays, motivé par le recours de la junte malienne au pouvoir au groupe paramilitaire russe Wagner.

Dans un courrier adressé aux Nations unies le 11 novembre, les autorités ivoiriennes avaient également annoncé le retrait progressif de leurs troupes déployées au sein de la Minusma d’ici le mois d’août 2023

Aucune raison officielle n’est donnée pour ce retrait, mais les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali se sont considérablement dégradées ces derniers mois, en particulier après l’arrestation en juillet dernier de 49 militaires ivoiriens à Bamako. Après trois libérations, 46 d’entre eux sont toujours détenus au Mali, qui les accuse d’être des mercenaires alors qu’Abidjan assure qu’ils devaient participer à la sécurité du contingent allemand des casques bleus au Mali.

La France, principal pays intervenant militairement au Mali, notamment via les soldats de la force Barkhane, avait retiré, mi-août dernier, le dernier détachement de ses troupes dans le pays après la détérioration des relations entre Bamako et Paris.

Le gouvernement de transition malien est devenu plus hostile aux interventions militaires occidentales dans le pays, depuis que Paris et ses alliés ont accusé l’exécutif malien de s’être assuré les services du groupe Wagner. La junte au pouvoir s’en est également prise plusieurs fois oralement à la Minusma, dont le mandat a été renouvelé en juin pour un an.

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