Sur le continent africain, la demande en produits d’élevage en pleine croissance a fourni depuis quelques décennies un terreau favorable au développement d’un secteur de l’alimentation animale. Mais malgré cette évolution, l’industrie doit composer avec d’importants défis.
En Afrique, l’heure a été au ralentissement dans le secteur de l’alimentation animale en 2022. Selon l’édition 2023 du rapport « Agri-Food Outlook » de la société américaine Alltech faisant référence sur le plan mondial, la production d’aliments a atteint 42,8 millions de tonnes durant l’année écoulée, soit un recul de 3,86 % comparativement à 2021.
Il s’agit de la seconde plus importante contraction globale après celle enregistrée en Europe (- 4,67 %) ainsi que d’un coup d’arrêt à la dynamique croissante qui avait vu l’industrie atteindre en 2021, un plus haut historique (44,5 millions de tonnes).
Cette contreperformance du secteur africain s’inscrit dans un contexte mondial de ralentissement de l’offre (-0,42 % à 1,26 milliard de tonnes). Il est le résultat de la contraction de la demande chez plusieurs fournisseurs majeurs que sont l’Égypte, le Maroc, le Kenya et le Nigeria en raison des épidémies (grippe aviaire, fièvre aphteuse et peste porcine principalement) et des difficultés d’approvisionnement des usines en maïs du fait de la flambée des prix de la matière première.
D’après le rapport, le segment de la production d’aliments à destination de l’industrie de la volaille qui représente 52 % du volume total a enregistré une baisse globale de 5 % d’une année sur l’autre à 22,35 millions de tonnes.
Au Kenya notamment, l’offre a chuté de 44 % avec la hausse des prix du maïs (qui entre à hauteur 60 % dans la composition des rations) consécutive à la grave sécheresse qui a frappé le pays durant l’année.
Dans les détails, la production africaine d’aliments pour les poulets de chair a chuté de 5,95 % à 13,12 millions de tonnes alors celle à destination des poules pondeuses a enregistré une baisse de 3,36 % à 9,22 millions de tonnes. Il s’agit des plus mauvais résultats au niveau mondial.
Selon Alltech, la morosité de l’offre pour la volaille est loin d’être un cas isolé dans l’ensemble des principaux segments.
Le niveau de production pour les vaches laitières s’est replié de 9 % à 5,58 millions de tonnes tandis que le stock d’aliments aquacoles a reculé de 2,38 % à 1,44 million de tonnes en dépit des hausses en Afrique du Sud, en Zambie, au Ghana, aux Seychelles et au Zimbabwe.
La production des aliments à destination de l’alimentation des bœufs est la seule à avoir connu une progression avec 4 % de plus que l’année dernière à 2,57 millions de tonnes. Cela représente la seconde plus importante hausse mondiale après le Moyen-Orient grâce aux performances des filières bovines en Namibie et le Mozambique.
D’après Alltech, l’Afrique a compté 2 357 usines de fabrication d’aliments pour animaux en 2022.
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