La ville de Marseille en France a accueilli le Forum Europe Afrique les 15 et 16 mai au palais du Pharo avec pour objectif de comprendre comment développer les relations économiques et politiques entre les deux continents. Comment recréer ce trait d’union entre l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique ? Reportage vidéo.
Marseille car c’est la deuxième place diplomatique française, le premier territoire français après Paris pour les échanges avec la Méditerranée et l’Afrique, le premier hub aérien de province, le premier hub numérique vers l’Afrique. Tous ces atouts confèrent à la métropole de Marseille un rôle unique de trait d’union et de passerelle comme le rappelle Martine Vassal, la présidente de la Métropole.
D’ailleurs, la Métropole de Marseille compte une diaspora africaine forte de 300 000 habitants et chaque année 3000 étudiants africains viennent faire leurs études au sein de l’université Aix-Marseille ainsi que de nombreuses startups africaines qui sont accueillies au sein des incubateurs locaux.
La France avec la politique volontariste du Président Macron veut clairement tournée la page de la colonisation et montrer que la France a compris le passé en tendant une main tendue basée sur les échanges réciproques et respectueux des peuples africains.
Mais le sentiment anti-français demeure bien présent à l’image du Mali appuyé par la présence de plus en plus marquée de la Russie et de la milice Wagner. Sans oublier bien sur la Chine qui est devenue le premier financier de l’Afrique.
L’Afrique est un continent dynamique qui travaille à son avenir en promouvant la transformation numérique, en rendant son agriculture plus efficace et plus durable, en construisant de nouvelles infrastructures pour renforcer les liens entre les peuples, en façonnant la sécurité collective du continent et en investissant dans le plus grand atout de l’Afrique : la jeunesse.
De son côté, l’Europe est un partenaire de choix pour l’Afrique. Les investissements européens en Afrique sont plus de cinq fois supérieurs à ceux de la Chine. Un quart du commerce africain se fait avec l’UE contre 15 % seulement avec la Chine et 2 % avec la Russie et 90 % des exportations africaines entrent dans l’UE en franchise de droits.
L’UE travaille avec ses partenaires africains à la construction des premières usines de vaccins du continent et l’Europe a approuvé, lors du sommet UA-UE, un programme d’investissement de 150 milliards d’euros dans le cadre de la “Global Gateway”.
Néanmoins, l’avenir du monde s’est bien assombri par les conséquences dévastatrices de la guerre de la Russie contre l’Ukraine notamment sur la sécurité alimentaire, les prix de l’énergie et les questions de sécurité. Cette guerre touche tous les continents, mais l’Afrique est l’une de ses principales victimes collatérales sans négliger le fait que certains pays du continent envisagent cette guerre sous un angle différent de l’Europe.
Les entreprises françaises ont une réelle carte à jouer, et elles peuvent s’appuyer sur les liens étroits qui existent entre la France et certaines nations d’Afrique francophone, du Cameroun au Sénégal, en passant par le Gabon ou bien encore la Côte d’Ivoire. Mais pour que les sociétés françaises aient une chance de développer leur chiffre d’affaires en Afrique, elles doivent proposer des produits et des services de qualité à des prix compétitifs. Le fait de s’appuyer sur un héritage historique commun et sur une culture partagée représente un atout indéniable.
Un autre élément-clé à prendre en compte réside dans l’appui que peuvent trouver les entreprises françaises auprès des institutions européennes pour se déployer en Afrique. En effet, l’on a souvent tendance à l’oublier, mais à ce jour, le premier contributeur financier pour le développement du continent africain n’est autre que l’Union Européenne.
Un plan stratégique a d’ailleurs été signé entre l’UE et l’Union Africaine (UA), intégrant notamment un volet sur la présence accrue des PME européennes. La France étant, contre vents et marées, l’un des « moteurs » de l’UE, il serait logique que les sociétés tricolores profitent pleinement de cette démarche partenariale avec l’Union Africaine. Prenons simplement garde à la concurrence intra-européenne, l’Allemagne étant devenu en 2007 le premier fournisseur européen en Afrique.
Notons également que, contrairement à ce que l’on entend parfois, les principaux intérêts économiques actuels de l’Hexagone en Afrique ne se situent pas au sein de la « zone franc », mais d’abord au Maghreb ainsi que les Etat subsahariens n’appartenant pas à cette zone, qui « pèse » moins de 15% de l’ensemble de nos échanges pratiqués en Afrique.
En revanche, la Côte d’Ivoire ou le Gabon, mais pas que eux deux restent des partenaires commerciaux importants, et « rassurants » pour les investisseurs avec un lien étroit entre le franc CFA et l’Euro.
L’Histoire reste à écrire ou plutôt est entrain de s’écrire et rapidement.
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