Le continent africain affiche le second plus important effectif de personnes touchées par la faim dans le monde derrière l’Asie. Dans cette région, aucun pays n’est épargné par le phénomène.
En Afrique du Sud, 49 % de la population pourrait souffrir d’insécurité alimentaire d’ici les deux prochaines années. C’est ce qu’indique une étude du World Data Lab commanditée par le leader de la distribution Shoprite et publiée le 16 octobre dernier en marge de la Journée mondiale de l’alimentation de l’ONU.
Si dans la nation arc-en-ciel, la question de l’obésité est celle qui occupe globalement la scène des discussions sur l’alimentation (l’Afrique du Sud affiche les niveaux d’obésité les plus élevés d’Afrique subsaharienne), le rapport souligne que la sous-alimentation est un fardeau tout aussi important.
D’après le World Data Lab, avec la pandémie de Covid-19 qui est venue aggraver les difficultés économiques et la précarité, 30,8 millions de personnes n’étaient pas en mesure de s’alimenter de manière appropriée en 2020, soit 52 % de la population du pays. En outre, 70 % des enfants naissent dans la pauvreté en Afrique du Sud et à l’âge de 5 ans, 1 sur 4 souffre d’un déficit de développement physique et cognitif. Dans un tel contexte, le distributeur anticipe que 21,18 % des enfants connaîtront un retard de croissance d’ici 2025.
Plus globalement, le document estime que la province du Limpopo pourrait être la plus affectée d’ici 2025 avec 54 % de sa population touchée par l’insécurité alimentaire suivie par le KwaZulu-Natal et le Nord-Ouest (53 %), le Cap-Nord (52 %) et le Mpumalanga (50 %).
Il faut noter que ce rapport intervient dans un contexte où le pays fait face à une crise énergétique majeure ainsi qu’une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs sur fond de hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires.
Selon les observateurs, les statistiques alarmantes sur l’insécurité alimentaire dans le pays le plus industrialisé d’Afrique tranchent aussi avec la dynamique du secteur agricole qui depuis 5 ans affiche un excédent de sa balance commerciale grâce à des exportations franchissant régulièrement la barre des 10 milliards $.
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