C’est un nouvel épisode dans la longue série d’accrochages du Niger avec des représentations européennes, depuis l’arrivée au pouvoir du CNSP après le coup d’Etat du 26 juillet 2023. L’UE rejette les accusations de Niamey.
L’Union européenne a annoncé rappeler M. Salvador Pinto da França, son ambassadeur au Niger, pour consultations à Bruxelles suite à des accusations de mauvaise gestion formulées à son encontre par les autorités du pays.
Les griefs émis concernent son fonds de 1,3 million d’euros destiné au soutien des victimes des inondations dans le pays.
Le gouvernement nigérien affirme notamment que la distribution du montant s’est faite de façon relativement opaque aux ONG sur place, et que les autorités locales n’ont pas été suffisamment consultées dans le processus.
Des accusations rejetées par l’institution.
« L’Union européenne exprime son profond désaccord avec les justifications et accusations formulées par les autorités de transition » a protesté le Service européen pour l’action extérieure (SEAE).
Les désaccords entre Niamey ainsi que les autres pays de l’Alliance des Etats du Sahel en général (Mali et Burkina Faso) et le bloc UE-USA continuent globalement de s’approfondir, entre interdictions de médias, débaptisation d’éléments historiques communs, révocations d’accords parfois unilatérales et rapatriements militaires.
L’AES continue d’entretenir de solides griefs contre des pays comme la France et les Etats-Unis notamment, ce qui lui fait prendre des mesures radicales qui affectent parfois le schéma diplomatique de la sous-région ouest-africaine.
A titre d’exemple, malgré les difficultés économiques engendrées, le Niger a fermé depuis des mois sa frontière avec le Bénin voisin, accusant ce dernier d’abriter des forces françaises hostiles.
Il y a quelques semaines, c’est Ibrahim Traoré, le dirigeant du Burkina Faso, qui avait formulé la même accusation contre la Côte d’Ivoire et le Bénin.
Récemment encore, Niamey a mis fin aux activités de 2 ONG dont l’Agence française d’Aide à la Coopération et au Développement (ACTED) sur son territoire, sans fournir d’explication officielle.
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