En Afrique de l’Ouest, le Ghana est l’un des principaux importateurs de denrées alimentaires avec le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Pour réduire cette dépendance, le gouvernement cherche à accélérer l’industrialisation du secteur agricole avec l’appui du privé.
Au Ghana, le groupe agro-industriel singapourien Olam s’est engagé à injecter 200 millions $ dans le cadre de la réalisation de projets agro-industriels. L’annonce a été faite le 29 août dernier par Samuel Okudzeto Ablakwa, ministre des Affaires étrangères du pays.
Selon le responsable, cet engagement est le fruit de la visite d’État effectuée par le président John Mahama du 26 au 28 août dernier à Singapour et qui a permis de sécuriser près de 1 milliard $ d’accords d’investissements dans plusieurs secteurs d’activités auprès de différents partenaires singapouriens.

Dans les détails, l’investissement annoncé par Olam vise la construction d’une unité de production de pâtes alimentaires d’une capacité de 43 000 tonnes par an, dont l’entrée en service est attendue en 2026. Le groupe projette également de mettre en place des unités de fabrication d’aliments destinés à l’aviculture et à l’aquaculture, deux filières stratégiques pour la sécurité alimentaire du pays.
Selon les estimations officielles, environ 4 000 emplois directs et indirects devraient être créés à travers ces initiatives.
Des marchés à conquérir pour Olam

Les pâtes alimentaires figurent parmi les principaux produits dérivés du blé les plus consommés au Ghana, tirés par l’appétit croissant en milieu urbain. Selon les projections formulées sur la plateforme Statista, la taille du marché ghanéen de cette denrée devrait s’établir à près de 325,4 millions $ en 2025 et croître de 7,26 % en moyenne par an jusqu’en 2030.
D’après le Département américain de l’Agriculture (USDA), le pays doit recourir aux importations, principalement depuis la Turquie, pour satisfaire la demande sur son marché intérieur, dans un contexte où près de 70 % du blé transformé par l’industrie locale est destiné à la fabrication du pain.
D’un autre côté, la volonté affichée par le gouvernement ghanéen de relancer l’industrie avicoleet réduire la dépendance du pays aux importations de viande de poulet, grâce à une nouvelle feuille de route baptisée « Poultry Farm to the Table Programme », devrait contribuer au développement du marché local des aliments pour animaux dans le pays.
Le Ghana représente en effet le second plus important consommateur de viande de poulet de la région derrière le Nigeria, selon les données de l’USDA. L’organisme américain estime également que 80 % de cette consommation est assurée par des importations en provenance des Pays-Bas, des USA, de la Pologne, du Brésil ou encore de la Belgique.
Avec ces nouveaux projets, Olam entend donc capter des parts sur des marchés en pleine expansion dans l’agroindustrie au Ghana, tout en s’inscrivant dans la stratégie nationale de substitution aux importations.
Réagissez à cet article