Le Ghana et la Côte d'Ivoire sont aujourd'hui les plus gros producteurs de cacao d'Afrique, et le continent totalise à lui seul 70% de la production mondiale. Comment cette petite fève issue des forêts d'Amérique centrale a t'elle conquis le monde et fait battre le coeur de tous les gourmands ?
En 2019 les recettes d’exportation du Cacao au Ghana ont rapporté plus de 2,3 milliards de dollars, le pays est l’un des plus gros producteur au monde. Une estimation du conseil ghanéen du cacao (cocobod) indique que la production de cette fève reine des pâtisseries devrait atteindre plus de 900 000 tonnes pour la saison 2020 / 2021. Il s’agit là d’une hausse de 50 000 tonnes par rapport à la récolte de la saison précédente qui avait été touchée par la maladie du Swollen Shoot.
La tonne de cacao reviendrait à 1726 $ contre 1422 $ un an plus tôt. Une hausse liée à l’application de 400 $ supplémentaires sur la tonne de fèves depuis l’année dernière. D’autre part le pays est soucieux de protéger cet Eldorado et applique ainsi un tarif garanti aux producteurs de cacao, qui devrait augmenter pour la prochaine saison.
L’autre gros producteur de cacao du continent n’est autre que la Côte d’Ivoire qui prévoit de produire plus de 500 000 tonnes de cacao pour la saison 2021 /2022 et qui espère valoriser les prix du cacao pour la saison prochaine. Le pays éprouve cependant des difficultés pour vendre ses droits d’exportation.
Le pays pense également à protéger son territoire de l’appétit grandissant des multinationales et des producteurs. La forêt classée de Cavally qui est l’une des 234 forêts classées de Côte d’Ivoire, sera conservée grâce à un accord passé avec Nestlé et un investissement de 3,3 millions de francs suisses. Ce qui devrait participer aux efforts de la compagnie pour réduire la déforestation liée au cacao et au chocolat
La pandémie a eu un impact non négligeable sur l’économie découlant du cacao. En effet les chocolatiers européens connaissant une forte baisse d’activité, transforment peu de fèves et les pays producteurs de cacao se retrouvent avec d’immenses stock sur les bras.
La Côte d’Ivoire vend par anticipation 70 à 80 % de sa récolte globale afin de tirer profit d’éventuelles hausses des cours mondiaux et pour fixer le prix minimum aux producteurs en début des campagnes principale et intermédiaire.
D’autre part, une nouvelle étude publiée fait état d’une progression de 19 % du travail des Enfants dans les plantations, une progression inacceptable que le pays à du mal à contrôler et prouve que les progrès fait depuis des décennies en matière de protection des enfants sont fragiles et ne sont pas acquis.
Les deux grands rivaux, le Ghana et la Côte d’Ivoire ont annoncé récemment la création d’un organisme régional de coordination de leurs efforts communs dans la filière cacao. Baptisée « Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG) », cette plateforme devrait permettre aux deux pays de « promouvoir, de favoriser et de défendre leurs intérêts collectifs sur le marché international et dans les forums internationaux ».
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