Le déficit d’enseignants en Afrique subsaharienne demeure le plus aigu au monde. Des efforts doivent être faits par les Etats pour accroître le nombre d’enseignants qualifiés chaque année, afin d’espérer proposer une éducation de qualité et atteindre l’ODD 4.
L’Afrique subsaharienne connaît une pénurie persistante d’enseignants. Ce qui compromet ses chances de proposer une éducation de qualité aux apprenants. C’est ce révèle le rapport intitulé « Closing the gap – Ensuring there are enough qualified and supported teachers in sub-Saharan Africa ».
Publié le 21 juillet par l’équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Education 2030, un réseau mondial œuvrant en faveur des enseignants et des questions liées à l’enseignement, le rapport indique que la sous-région a besoin d’au moins 15 millions d’enseignants supplémentaires (6,1 millions dans le primaire et 8,9 millions dans le secondaire) d’ici 2030, pour atteindre ses objectifs d’éducation notamment le quatrième objectif de développement durable (ODD).
Les pays les plus touchés par ce déficit en ce qui concerne le cycle primaire sont la République centrafricaine, le Tchad, le Mali et le Niger. Ils auront besoin de la plus forte augmentation du nombre d’enseignants (6 % ou plus de croissance annuelle) dans les années à venir.
Le Togo, Madagascar, la Namibie, Sao Tomé-et-Principe et les Seychelles font quant à eux office de bons élèves, et n’auront besoin que d’une légère augmentation. Pour le cycle secondaire, le Burundi, la Centrafrique, le Mozambique, le Niger, le Tchad et la Tanzanie auront besoin d’une croissance d’au moins 10% par an. Par contre, le Ghana par exemple, n’aura besoin que d’une croissance annuelle de 0,2 %.
L’un des indicateurs de ce déficit est le ratio élèves/enseignant qualifié. En moyenne, on compte un enseignant qualifié pour 58 élèves dans le primaire, tandis que pour le secondaire, ce ratio avoisine les 43 élèves par enseignant qualifié.
Alors que la norme selon l’UNESCO est de 40 élèves par enseignant dans le primaire et 25 élèves par enseignant dans le secondaire.Différents facteurs institutionnels et individuels entretiennent cette pénurie chronique d’enseignants dans les pays d’Afrique subsaharienne.
Le rapport souligne que durant la dernière décennie, les Etats ont entrepris des changements politiques et institutionnels facilitant la croissance et l’expansion de la scolarisation dans le primaire et le secondaire. Cette expansion ne s’est malheureusement pas accompagnée de recrutements massifs. Ce qui a augmenté la pénurie d’enseignants déjà existante. D’un autre côté, les établissements de formation des enseignants ont une capacité insuffisante pour préparer un nombre adéquat d’enseignants qualifiés.
Non seulement il y a peu d’établissements de formation et de places disponibles, mais aussi ceux qui existent sont souvent de mauvaise qualité et ne produisent pas d’enseignants qualifiés. Par ailleurs, la part du lion des budgets de l’éducation des pays (il faut souligner que ces budgets sont inférieurs au niveau de référence convenu à l’échelle internationale, qui est de 15 à 20 % du PIB) est réservée aux salaires des enseignants.
Il en reste très peu pour couvrir les coûts essentiels liés à la formation des enseignants, l’amélioration des conditions de travail et le bien-être de ceux-ci. De ce constat, le rapport appelle les Etats à accroître les financements destinés à l’éducation.
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