En Afrique, le blé est l’une des céréales les plus consommées dans les milieux urbains. Si sur le continent, la demande reste encore largement supérieure à l’offre, de nombreux efforts sont en cours pour réduire le poids des importations.
La dépendance de l’Afrique subsaharienne (ASS) vis-à-vis des importations pour son approvisionnement en farine de blé est de moins en moins prononcée. Dans son dernier rapport sur le marché céréalier mondial publié le 12 janvier dernier, le Département américain de l’agriculture (USDA) estime que les achats de la région ont baissé de 40 % entre 2016 et 2020, atteignant environ 1,25 million de tonnes.
Cette importante contraction est d’abord liée aux investissements déployés pour améliorer l’offre du côté de l’Angola et du Soudan qui représentaient il y a 5 ans, les principaux pays importateurs de la zone avec près de 60 % du volume total.
Dans le premier pays, l’entrée en production de plusieurs minoteries privées comme Grandes Moagens de Angola (GMA), Kikolo et Carrinho ainsi que l’imposition de droits de douane sur la farine de blé (20 % en 2019 puis 50 % en 2020) ont permis au pays d’être quasiment autosuffisant dans le produit.
Le pays qui importait 1 million de tonnes de la denrée pour 190 millions $ au plus fort de sa dépendance en 2016 n’en a acheté que 247 000 tonnes en 2020. Actuellement l’industrie angolaise dispose d’une capacité d’écrasement installée de 840 000 tonnes de blé par an.
Pour sa part, le Soudan a supprimé son système de subventions du blé et n’importe plus la farine de la céréale depuis 2017/2018 grâce à l’installation de plusieurs minoteries. Globalement, d’après l’USDA, la dynamique des achats de farine de blé en ASS est désormais tirée par de nouveaux relais comme l’Ethiopie, la Somalie et le Bénin.
Pour rappel, l’Afrique subsaharienne consomme en moyenne plus de 30 millions de tonnes de blé par an sous forme de grains, de farine ou d’autres produits dérivés.
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