Sur le continent africain, les perspectives de développement du marché des produits laitiers sont positives sur la prochaine décennie avec la croissance démographique et l’urbanisation galopante. Face à l’explosion attendue des besoins, le principal défi restera le renforcement de l’industrie locale.
Au Ghana, la demande en produits laitiers ne faiblit pas. Selon un rapport du Département américain de l’agriculture (USDA) publié en juillet dernier sur le secteur, le pays en a importé pour 217 millions $ en 2021.
Le montant est en hausse de près de 30 % par rapport à l’enveloppe enregistrée un an plus tôt (197 millions $) et marque un nouveau record. Les principaux fournisseurs du pays ont été la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, la France, l’Arabie Saoudite et l’Allemagne.
Dans l’ex-Gold Coast, les importations comprennent essentiellement de la poudre de lait réengraissé (en anglais « fat-filled milk powder » – FFMP) obtenue en mélangeant de la poudre de lait écrémé, de la matière grasse végétale et des produits laitiers transformés.
Si globalement, le bond des achats de produits laitiers par le Ghana témoigne de la vigueur de la consommation, il faut noter que l’industrie locale compte encore pour une part très faible dans la réponse aux besoins.
Moins de 1 % de la valeur totale du marché
Au Ghana, l’offre locale en lait est nettement insuffisante pour répondre à la demande des consommateurs. Selon l’USDA, la valeur de la production laitière (lait frais et transformé) s’élève actuellement en moyenne à 2 millions $ par an.
Ce chiffre qui englobe aussi l’offre générée par la reconstitution du lait importé représente moins de 1 % de la taille du marché laitier ghanéen estimée à 350 millions $ en 2021. Cette situation est non seulement liée à l’offre insuffisante en lait frais, mais aussi aux difficultés de commercialisation du fait d’une mauvaise gestion de la chaîne du froid.
D’après l’USDA, Nature Farms Ghana qui représente le premier transformateur national de lait frais ne traite par exemple que moins de 3 500 litres de lait par jour au niveau de son usine d’une capacité installée de 7 000 litres par jour.
Malgré cette sous-performance, l’entreprise entend porter sa capacité journalière de transformation de lait à 10 000 litres par jour d’ici la fin de cette année grâce à de nouvelles sources d’approvisionnement en lait frais.
En attendant qu’émerge une l’industrie véritablement basée sur une offre locale en lait frais, plusieurs entreprises sont à l’œuvre pour répondre à la demande des consommateurs pour des produits laitiers à plus forte valeur ajoutée (beurre, fromage, crème glacée, yaourt et autres boissons lactées) via l’importation des matières premières.
Parmi celles-ci figurent la filiale locale du suisse Nestlé (Nestlé Ghana Limited), le néerlandais FrieslandCampina, le danois Arla Foods, Fan Milk et le sud-africain Promasidor connu pour son lait Cowbell.
Réagissez à cet article