Aux prises avec une inflation galopante, une dépréciation de sa monnaie et une hausse de sa dette publique, le Ghana a vu ses performances économiques diminuer au troisième trimestre. La même tendance devrait se poursuivre au dernier trimestre 2022 et en 2023.
La croissance de l’économie ghanéenne s’est limitée à 2,9% en glissement annuel au troisième trimestre 2022, contre un taux révisé de 4,7 % au trimestre précédent, en raison notamment d’une baisse des performances du secteur industriel, selon des données publiées mercredi 21 décembre par le Service national des statistiques (GSS).
Le statisticien du gouvernement, Samuel Kobina Annim, a indiqué que le taux de croissance enregistré au troisième trimestre de l’année en cours est le plus bas depuis le premier trimestre 2021.
« C’est la croissance la plus faible depuis que l’économie a commencé à rebondir après la pandémie de Covid-19 », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Entre le 1er juillet et le 30 septembre de l’année en cours, le secteur industriel, qui comprend l’industrie manufacturière et l’exploitation minière, a progressé de 0,9%, contre une croissance de 4,6% pour l’agriculture et une hausse de 3,9% pour le secteur des services par rapport à l’année précédente.
Le Ghana a révisé la croissance pour le premier trimestre de cette année à 3% et à 4,7% pour le deuxième trimestre, contre des taux respectifs de 3,3% et 4,8% annoncés précédemment.
La croissance devrait rester faible au cours du dernier trimestre 2022 et en 2023, alors que le pays s’efforce à réduire ses dépenses publiques pour faire face à une grave crise économique, et négocie la restructuration de sa dette pour débloquer un programme de sauvetage de 3 milliards $, qui a fait l’objet d’un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international (FMI).
Alors que le remboursement de la dette siphonne environ 70% des recettes publiques, l’inflation a atteint 50% en novembre dernier, tandis que la monnaie locale a plongé de 59% depuis le début de l’année en cours.
Dans un discours prononcé en novembre dernier lors de la présentation du Budget de l’Etat 2023, le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, avait déclaré que la croissance économique devrait ralentir à 3,7% sur l’ensemble de l’exercice 2022 (contre 5,4% en 2021) et à 2,8% en 2023.
Le gouvernement ghanéen avait annoncé, lundi 19 décembre, la suspension provisoire du paiement de la majeure partie de sa dette extérieure. Cette mesure qui concerne les eurobonds, les prêts commerciaux à terme et la plupart des dettes bilatérales vise à « empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique, financière et sociale » du Ghana « dans l’attente d’accords futurs » avec tous les créanciers du pays.
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