La responsabilité sociétale des entreprises est un enjeu de plus en plus important pour les multinationales de l’agroalimentaire dont les opérations s’étendent sur plusieurs régions et pays. Celles-ci sont scrutées pour leurs impacts économiques sur les communautés de producteurs agricoles.
Au Kenya, les tensions entre la chaîne de restauration KFC et les producteurs locaux de pomme de terre ne devraient être bientôt qu’un mauvais souvenir. Selon Simon Chelugui, ministre des Petites entreprises et des Coopératives, la variété Memphis importée habituellement par l’entreprise pour la fabrication de frites est en cours d’expérimentation dans plusieurs zones de production du pays.
Se confiant à Business Daily Africa, le responsable indique qu’un stock de ladite variété à peau rouge, à maturation précoce et à bon rendement a été acheté auprès de fournisseurs étrangers selon les protocoles du Service d’inspection phytosanitaire kenyan (KEPHIS).
« Nous avons distribué les semences à nos exploitants dans les comtés de Nyandarua, Baringo et Nakuru. Nous pensons que toutes les variétés de pommes de terre utilisées dans les points de vente de KFC et par les autres restaurateurs présents dans le pays pourront être acquises sur place. Cela permettra aux producteurs d’améliorer leurs revenus, de préserver les dollars et de promouvoir nos industries », détaille Simon Chelugui.
Avec cette démarche, les autorités espèrent ainsi clore définitivement le feuilleton engendré en janvier 2022 par l’annonce de KFC d’une pénurie de pommes de terre au niveau de ses enseignes suite à la baisse de l’offre en Egypte, sa principale source d’approvisionnement. Cette situation a conduit à de vives critiques de consommateurs qui ont fustigé le fait que l’entreprise ne réalise pas ses achats sur place malgré une présence vieille de 10 ans.
Plus globalement, il faut noter que depuis cet épisode, KFC a mis en œuvre plusieurs initiatives en faveur de la filière locale. La dernière en date concerne la mise sur pied d’un consortium qui ambitionne d’ici deux ans, de porter le rendement du tubercule à 14 tonnes à l’hectare contre 7-10 tonnes actuellement.
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