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Denys Bédarride
1 mars 2021 Dernière mise à jour le Lundi 1 Mars 2021 à 09:44

Dans un contexte de fragilité économique accentuée par la pandémie de covid-19, le Gabon doit maintenir à tout prix la confiance dans sa solvabilité. Actif stratégique et moyen de paiement à part entière, l’exécutif parie sur l’or pour renforcer sa « sécurité économique ».

Un projet d’ordonnance adopté par le gouvernement, lors du Conseil des ministres du 19 février, annonce la volonté du Gabon de constituer une réserve stratégique d’or.

« Le projet de texte institue une réserve stratégique d’or dans l’objectif d’assurer les avoirs extérieurs du Gabon dans la réalisation de certaines opérations courantes, de réaliser une consignation légale et de réaliser sur les marchés extérieurs toute opération financière autorisée par la République Gabonaise », explique le communiqué rendu public à l’issue de la rencontre.

Dans une note publiée le 17 février dernier, l’agence de notation Fitch Ratings a indiqué que le Gabon fait face actuellement à des risques sur sa capacité à payer ses créances internationales à court terme (moins de 12 mois), rappelle Le Nouveau Gabon.

Même s’il n’a pas prévu dans sa Loi de finances de recourir à des emprunts sur le marché international des capitaux, il pourrait avoir besoin de renégocier de précédents emprunts existants.

Dans cette logique, la réserve d’or devrait donner plus de crédibilité au Gabon sur le marché extérieur. « Il s’agit en réalité d’épargne », selon un spécialiste du secteur des mines.

Le Conseil des ministres n’a pas dévoilé comment il constituera son stock stratégique, mais des spécialistes de la filière conseillent aux autorités de s’approvisionner auprès des orpailleurs locaux au lieu d’acheter de l’or pur sur le marché international.

Toute chose qui permettra d’appuyer les orpailleurs locaux et améliorer la capacité de production locale. Mais constituer une réserve nationale d’or sur la chaîne de commercialisation locale n’est pas une initiative aisée. Au Cameroun voisin, un double mécanisme a été mis sur pied.

Il consiste d’une part à prélever la fiscalité des activités de production d’or en nature. Mais tous ces impôts ne sont pas forcément destinés au Trésor public, il faut redistribuer pour les communautés riveraines et les administrations décentralisées.

Le deuxième moyen est justement d’acheter chez les producteurs, mais il faudra faire face à la concurrence d’autres acheteurs qui n’hésitent parfois pas à proposer des prix au-dessus de ceux du marché international.

D’après des informations de la Société équatoriale des mines (SEM), la production aurifère gabonaise est de 2 tonnes par an. Une grande partie de cette production provient du traitement de l’or alluvial.

Source Agence Ecofin

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