Pour remplacer les méthodes de cuisson au bois et au charbon, Dominic Kahumbu a conçu un appareil fonctionnant avec un combustible bio à base de mauvaises herbes. Cette innovation qui pourrait être salvatrice pour les familles pauvres, reste toutefois peu accessible du fait de son prix élevé.
Biogas International, une société kenyane spécialisée dans les technologies énergétiques, conçoit un digesteur fonctionnant à partir d’un combustible à base de jacinthe d’eau, une plane envahissante trouvée sur les surfaces des eaux. Le produit obtenu à partir de cette plante n’émet pas de fumée, pas d’odeur, et serait beaucoup plus efficace que les méthodes de cuisson traditionnelles au bois et au charbon.
Le digesteur utilise 2 à 3 kg de jacinthe d’eau pour alimenter un cuiseur qui peut préparer un repas en quatre heures environ. La jacinthe d’eau recouvre une grande partie du lac Victoria, un lac d’eau douce réparti entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
Cette plante nuit à la vie aquatique, notamment aux poissons, et favorise la prolifération de bactéries et de moustiques, ce qui présente des risques pour la santé des communautés locales. Pour Dominic Kahumbu, PDG de Biogas International, « la jacinthe d’eau est une bénédiction déguisée », a-t-il déclaré sur Reuters.
Sa mission est de remplacer le bois et le charbon par une méthode de cuisson plus respectueuse de l’environnement. Son entreprise cible les foyers pauvres, les fermes, les écoles et les foyers pour enfants, les bidonvilles et les habitations urbaines très peuplées. Cependant, le prix élevé de l’appareil reste un problème majeur. En effet, le digesteur, qui coûte 650 dollars, n’est pas abordable pour la plupart des familles.
Le coût élevé de production rend improbable la réalisation de bénéfices avant au moins cinq ans. Certaines familles ont toutefois reçu l’appareil dans le cadre de l’implémentation du projet, pour remplacer leurs réchauds. De nombreux digesteurs ont également été distribués gratuitement, subventionnés par l’entreprise.
Biogas International a besoin de nouveaux investissements pour produire davantage de digesteurs. À présent, Dominic Kahumbu travaille sur deux versions plus grandes, qui produiraient du carburant propre à l’échelle industrielle pour les restaurants, les élevages de volaille et les installations de séchage de poisson.
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Très bonne initiative, tous mes encouragements à l’entreprise qui s’investit dans cette forme des énergies renouvelables au Kenya et en Afrique