Le café est la seconde matière première la plus échangée dans le monde après le pétrole. Si sur ces dernières décennies, la croissance du marché a été robuste tirant vers le haut les revenus des industriels, les producteurs restent toujours les grands oubliés du développement du marché.
Le café est la seconde matière première la plus échangée dans le monde après le pétrole. Si sur ces dernières décennies, la croissance du marché a été robuste tirant vers le haut les revenus des industriels, les producteurs restent toujours les grands oubliés du développement du marché. Sur le marché mondial du café, tous les fournisseurs ne sont pas logés à la même enseigne.
Dans un récent rapport intitulé « Responsible Coffee Sourcing: Towards a Living Income for Producers », le Centre Columbia sur l’investissement durable (CCSI) indique que l’Ouganda est le pays du top 10 mondial dont les exploitants profitent le moins de la manne financière générée par l’industrie. Les autres producteurs concernés par l’étude sont le Brésil, le Vietnam, la Colombie, l’Inde, le Pérou, l’Ethiopie, l’Indonésie, le Honduras et le Guatemala.
Selon l’organisation, un caféiculteur ougandais dégage en moyenne un revenu annuel de 88 $ par an grâce à son activité. Ce montant est en deçà du salaire minimum annuel du pays (431 $) et reste dérisoire lorsqu’on le compare à celui perçu dans les autres nations comme l’Ethiopie (269 $), le Brésil (6 128 $), le Vietnam (1 874 $) ou encore la Colombie (1 084 $).
Cette faiblesse des revenus s’inscrit dans un contexte où le pays affiche l’un des coûts de production par kg de café vert les plus faibles de la planète avec 0,62 $ contre 1,43 $ par exemple pour le Brésil, leader mondial du secteur.
D’après le CCSI, cette situation s’explique notamment par des prix garantis très faibles accordés aux producteurs du pays. Pour le kg de café vert, un exploitant est en effet payé à hauteur de 1,4 $, soit la plus basse rémunération dans le lot des 10 premiers fournisseurs et un niveau très loin des standards appliqués en Ethiopie (2,28 $) ou en Colombie (2,90 $).
A ce facteur s’ajoutent la faiblesse des rendements et la crise de la baisse des cours mondiaux durant les dernières campagnes qui ont durement fragilisé les moyens de subsistance des acteurs en amont de la chaîne de valeur de la fève. Plus globalement, l’institut indique que la mauvaise posture des producteurs ougandais est à mettre en parallèle avec les difficultés de la majorité des caféiculteurs dans le monde qui continuent à l’heure actuelle de lutter pour la viabilité économique de leurs plantations.
Ceci, alors que la demande mondiale de fèves a connu une croissance de 2 % par an sur les deux dernières décennies poussant la valeur du marché global du café à 200 milliards $. Pour rappel, l’Ouganda est le premier exportateur africain de café et le 5e à l’échelle mondiale. Dans le pays qui écoule 95 % de sa récolte sur le marché international, la fève fournit 25 % des devises d’exportation de marchandises.
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