Le café est la matière première la plus échangée dans le monde après le pétrole. Si à l’image de nombreux produits de base, il existe un cartel de pays producteurs et consommateurs au niveau international, des inquiétudes apparaissent de plus en plus parmi les membres.
En Ouganda, l’Autorité de développement du café (UCDA) envisage de retirer le pays de l’Organisation internationale du café (OIC). D’après Charles Mugoya, président du Conseil d’administration du régulateur, cette démarche se justifie par les insuffisances observées au sein de l’organisme intergouvernemental.
En effet, le responsable indique que le montant de la cotisation versée annuellement (43 000 euros) par chaque pays sert essentiellement au fonctionnement du secrétariat au lieu de financer des programmes de soutien et de renforcement des capacités des acteurs de la chaîne de valeur du café. Et si l’OIC suit les données d’évolution du marché mondial qu’il met à disposition de ses pays membres, Charles Mugoya souligne que l’Ouganda n’a pas eu de retour favorable quant à l’accès à ses services malgré des demandes répétées.
« L’OIC n’est ni un régulateur ni un organisme de commercialisation, mais plutôt un système qui surveille le marché global et ne participe pas à la détermination des prix. Même si nous quittons l’organisation, nous ne perdrons rien », ajoute-t-il. Pour l’Ouganda, un retrait du cartel se matérialiserait concrètement par un refus de la prorogation de l’Accord sur le café signé en 2007 qui expire le 1er février 2022. Le pays cesserait alors d’être partie prenante à ce protocole dès le 2 février prochain.
Plus globalement, les griefs du premier exportateur africain de café contre l’OIC interviennent dans un contexte où plusieurs pays ont exprimé ces dernières années leur désamour envers l’organisation. Alors que certains membres comme le Guatemala lui ont reproché son manque d’action en faveur des pays producteurs, d’autres nations grosses consommatrices comme les USA ont claqué la porte en 2018 en mettant en lumière « son manque de sens pour les citoyens américains ».
Récemment le Vietnam, second producteur mondial de café, s’est aussi interrogé sur son appartenance en raison des charges financières élevées. Pour rappel, les membres de l’OIC comptent pour 98 % de la récolte mondiale de café et deux tiers de la consommation du produit. Le marché mondial du café est estimé à 200 milliards $.
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