Le premier producteur africain d’or noir ambitionne de porter ses réserves et sa production à respectivement 40 milliards de barils et 3 millions de bpj, d’ici le milieu des années 2020. Des objectifs qui semblent inaccessibles en raison de la récurrence de problèmes structurels.
Le secteur pétrolier nigérian ne connaîtra pas des jours paisibles en 2022. C’est ce qu’a annoncé le 10 janvier S&P Global Platts, un fournisseur indépendant d’informations et d’analyses pour les marchés de l’énergie et des matières premières.
Selon un récent rapport publié par la firme, les problèmes en cours sur les champs et les oléoducs ajoutés au stress fiscal et l’insécurité dans le delta du Niger vont probablement continuer de menacer les perspectives de croissance de la production pétrolière nigériane en 2022.
Par ailleurs, l’analyste soutient que la tendance au désinvestissement des compagnies pétrolières internationales engagées dans le pays risque de se poursuivre. Un avis que partage Abiodun Adesanya directeur général de Degeconek, une société de conseil axée sur le pétrole et basée à Lagos. Ce dernier s’attend à ce que « les majors pétrolières se désengagent de certains actifs parce que les choses ne fonctionnent pas comme elles le devraient ».
Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, la loi sur le pétrole adoptée en 2021 est loin de combler les attentes des acteurs de l’industrie pétrolière nigériane. Selon S&P Global Platts, bien que le Petroleum Industry Act (PIA) soit d’un bénéfice certain pour le pays, les responsables gouvernementaux manquent de professionnalisme pour le mettre en œuvre. Le PIA qui a longtemps été retardé, pourrait donc ne pas apporter le soutien nécessaire au secteur pétrolier.
En outre, la pandémie de coronavirus et l’accélération de la transition énergétique n’augurent rien de bon pour le secteur des énergies fossiles au Nigeria qui cherche désespérément à relancer ses programmes d’exploration et de production. Une situation qui pourrait mettre à mal le développement de gros de projets pétroliers comme Bonga Southwest/Aparo de Shell, Preowei de TotalEnergies et Bosi d’ExxonMobil.
Selon la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission (NURPC), ces projets risquent de ne jamais être développés alors qu’ils ont le potentiel d’ajouter un total d’environ 400 000 b/j à la production pétrolière nigériane.
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