Le Nigeria prévoit d’accroître les dépenses publiques, et a pris de nouvelles mesures fiscales. Mais cela pourrait peser sur le pouvoir d’achat des ménages, déjà affaiblis par une année de hausse des prix à deux chiffres.
Le Nigeria où il est prévu une progression d’inflation (hausse des prix) de l’ordre de 14,7% au terme de l’année 2021 a pris des mesures fiscales qui rendront encore plus chers les coûts d’accès à l’éducation et à certains services, de même que le prix des boissons, peut-on voir à la lecture des changements fiscaux apportés par la Loi de finances de l’exercice 2022.
A compter de 2022, les entreprises qui exploitent le business de l’éducation seront soumises au « paiement d’un impôt sur les sociétés », dont elles étaient exonérées jusque-là. Il n’est pas exclu que pour maintenir les mêmes niveaux de marge en valeur absolue on assiste à des hausses de tarifs scolaires et éducatifs, afin de compenser les pertes de bénéfices, du fait des nouvelles dispositions fiscales.
Pour ce qui est des boissons, le Parlement a adopté la proposition du gouvernement d’introduire « un droit d’accise de 10 nairas, par litre de boissons gazeuses et autres sucreries ». Selon des simulations de fiscalistes cités par la plateforme Proshareng, cela devrait se traduire par une augmentation de 5% sur le prix de ces boissons.
Enfin, le gouvernement a prévu qu’une « taxe sur les sciences et l’ingénierie équivalant à 0,25 % du bénéfice avant impôt sera payable par les entreprises engagées dans la banque, les télécommunications mobiles, les TIC, l’aviation, le transport maritime, le pétrole et le gaz qui ont un chiffre d’affaires de 100 millions de nairas et plus ».
Le gouvernement nigérian a continué à trouver le moyen de réduire un déficit de son budget, qui pour 2022, est attendu à 6400 milliards de nairas, soit environ 15,6 milliards $. « Le gouvernement fédéral projette une collecte ambitieuse de recettes de 10 700 milliards de nairas. Depuis plusieurs années, il n’atteint pas ses objectifs de recettes », font savoir les analystes de FBN Research, une firme d’analyse et d’investissement au Nigeria.
L’élargissement de l’assiette fiscale est souvent présenté comme la solution pour avoir plus de ressources domestiques et réduire l’endettement. Mais dans les processus de réformes qu’ils adoptent, les gouvernements prennent des décisions qui impactent négativement le pouvoir d’achat des ménages. Cela se ressent plus encore dans les pays d’Afrique subsaharienne où la résilience d’une majorité de consommateurs finaux est mise à rude épreuve au quotidien.
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