Le cacao est l’une des principales matières premières agricoles épinglées pour son impact sur les forêts. La Côte d’Ivoire et le Ghana qui sont les deux fournisseurs de la fève sont sous pression pour plus de durabilité dans la filière.
En Côte d’Ivoire, la déforestation se poursuit à un rythme beaucoup moins élevé que par le passé. D’après le ministère des Eaux et Forêts, le taux de destruction des surfaces forestières a atteint 26 000 hectares par an entre 2019 et 2021. Il s’agit d’un niveau plus de 10 fois inférieur à l’étendue du défrichement observée entre 1990 et 2015 (300 000 hectares).
Pour les autorités, ce recul net des pertes de superficies boisées s’explique principalement par l’Initiative Cacao et Forêts (ICF) adoptée par le pays en 2018. Cette stratégie lancée en novembre 2017 sous la houlette du Prince de Galles vise à mettre fin à la déforestation liée au cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana à travers une protection et la restauration des forêts ainsi que la durabilité de la production de cacao.
L’annonce du gouvernement intervient une semaine après la publication par l’ONG américaine Mighty Earth d’un nouveau rapport pointant du doigt une accélération de la déforestation chez les deux principaux fournisseurs de cacao. Selon le document, le Ghana et la Côte d’Ivoire ont respectivement perdu 39 500 ha et 19 500 ha entre 2019 et 2020 en s’appuyant sur les enquêtes de terrain et des images satellites.
Il faut noter globalement qu’en plus des organisations environnementales qui l’accusent fréquemment de ne pas faire assez d’efforts pour lutter contre le défrichement, l’exécutif ivoirien fait de plus en plus face à une pression de la part de l’Union européenne (UE).
Le bloc économique qui absorbe plus de 65 % de ses exportations d’or brun veut mettre en œuvre une réglementation plus stricte prohibant l’achat sur le marché communautaire, du cacao issu notamment de la déforestation et du travail infantile.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire dispose d’une « Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (SPREF) » visant à atteindre 20 % de couverture forestière du territoire national d’ici 2030 soit environ 6,45 millions d’hectares.
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