Maladies Non Transmissibles, le choléra, fièvre de Lassa, Omicron ou encore la rougeole sévissent sur le continent selon les pays. Indépendamment des conséquences humaines directs, ces différentes maladies ont aussi des conséquences économiques fortes. La mobilisation de tous les acteurs est donc primordial pour lutter pour les éradiquer.
Un nouveau pacte mondial sur les Maladies Non Transmissibles lancé à Accra
Le Ghana, la Norvège et l’OMS (Organisation mondiale pour la Santé) ont conclu, le mardi 12 avril dernier, un accord pour accélérer les actions visant à sauver des vies face aux maladies non transmissibles. C’était à la faveur du premier dialogue stratégique international sur les MNT et les ODD, qui s’est tenu à Accra, au Ghana. C’était avec le président ghanéen Nana Akufo Addoh, et son homologue norvégien Jonas Gahr Støre.
Ces derniers ont souligné l’urgence de la “pandémie de MNT”, qui tue 7 personnes sur 10 dans le monde en raison de facteurs de risque comme le tabac, l’alcool, une alimentation malsaine, la sédentarité et la pollution atmosphérique.
Selon l’OMS, près de 7 millions de vies pourraient être sauvées pour seulement 0,84 dollar par personne et par an d’ici à 2030. “Cet investissement permettrait de réaliser plus de 230 milliards de dollars d’avantages économiques et sociétaux et d’éviter près de 10 millions de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux dans le monde d’ici à 2030.”, a ajouté l’agence onusienne.
« Pour s’attaquer au phénomène des MNT, il faut un leadership qui donne de la visibilité aux questions relatives aux MNT. Je demande à mes collègues chefs d’État de se joindre à moi pour créer un groupe présidentiel (non-contraignant), et pour trouver des solutions aux MNT avec une feuille de route de couverture sanitaire universelle et les objectifs de développement durable. En notre temps, ce sera notre héritage », a indiqué Nana Akufo-Addo, président du Ghana.
La nouvelle alliance devrait réunir les pays qui défendent le programme de lutte contre les MNT, avec une rencontre annuelle à l’Assemblée générale des Nations unies. La première réunion devrait avoir lieu en septembre 2022.
Cette alliance est annoncée dans un contexte où les maladies non-transmissibles telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et le diabète deviennent la principale cause de mortalité en Afrique subsaharienne. Ces maladies étaient ainsi responsables de 37 % des décès en 2019, contre 24 % en 2000.
1,9 million de vaccins oraux pour la lutte contre le choléra au Malawi
Cette semaine, l’OMS a fourni au gouvernement du Malawi 1,947 million de doses de vaccin oral contre le choléra, qui seront administrées dans les huit districts de Nsanje, Chikwawa, Mulanje, Phalombe, Blantyre, Machinga, Balaka et Mangochi.
Le pays d’Afrique australe a enregistré, une augmentation des cas de la maladie infectieuse, en lien avec les inondations suite à une récente tempête tropicale et un cyclone.
Fièvre de Lassa au Nigeria : 132 personnes tuées en quatre mois (gouvernement)
Le Nigéria fait face à une épidémie de fièvre de Lassa depuis le début de l’année, dans plusieurs de ses États. À ce jour, le géant d’Afrique de l’Ouest confirme 132 morts dû à la maladie hémorragique, le début de l’année 2022. Cette semaine, le ministre d’État à la Santé, Olorunnimbe Mamora, a déclaré que le pays avait enregistré jusqu’à présent 691 cas confirmés, sur un total de 3 746 cas suspects dans 23 des 36 États du Nigeria.
Olorunnimbe Mamora, qui s’est alarmé de l’augmentation des cas de fièvre de Lassa dans le pays, a estimé le taux de létalité à 19,1 %, ajoutant qu’il y avait une augmentation des cas de COVID-19 dans l’État de Lagos, en contraste avec une réduction significative dans le territoire de la capitale fédérale.
Le Botswana et l’Afrique du Sud détectent de nouveaux sous-variants d’Omicron
Des chercheurs du Botswana et d’Afrique du Sud ont détecté de nouveaux sous-variants d’Omicron du SRAS-CoV-2 et poursuivent leurs recherches afin de mieux comprendre des caractéristiques cruciales telles que l’infectivité et leur virulence, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En-dehors de l’Afrique, les souches BA.4 et BA.5 ont été confirmées en Belgique, au Danemark, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Si les enquêtes se poursuivent pour étudier ces nouvelles souches, les premières informations semblent plutôt rassurantes : « Il n’y a pas lieu de s’alarmer de l’émergence de ces nouveaux sous-variants. Nous n’observons pas encore de pic majeur de cas, d’hospitalisations ou de décès », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.
Au 13 avril 2002, un total de 3 733 919 cas de Covid-19 a été confirmé en Afrique du Sud, dont 100 116 se sont avérés mortels et 3 622 097 se sont soldés par une guérison.
Covid-19 : l’Afrique connaît la plus longue baisse de cas depuis le début de la pandémie.
La tendance à la baisse des cas de Covid-19 se maintient sur le continent. L’Afrique connaît même la plus longue baisse des infections au virus depuis de la pandémie, selon les experts. Les cas hebdomadaires enregistrés ont diminué au cours des 16 dernières semaines, tandis que les décès ont diminué au cours des huit dernières semaines. Les niveaux d’infections sont ainsi passés, d’un pic de plus de 308 000 cas hebdomadaires au début de l’année à moins de 20 000 au cours de la semaine se terminant le 10 avril 2022.
Au cours de la semaine écoulée, environ 18 000 cas et 239 décès ont été enregistrés, soit une baisse de 29 % et 37 % respectivement par rapport à la semaine précédente. Ce faible niveau d’infection n’a pas été observé depuis avril 2020, aux premiers stades de la pandémie en Afrique. Tout en appréciant cette baisse, l’OMS appelle les pays à rester “vigilants” et à maintenir les mesures de surveillance, y compris la surveillance génomique, afin notamment de détecter rapidement les variants.
La situation Covid en Afrique en quelques chiffres
Au cours de la semaine se terminant le 10 avril 2022, plus de 11 746 nouvelles infections à Covid-19 et 69 nouveaux décès ont été signalés dans 34 et 13 pays respectivement de la Région africaine de l’OMS. Cela se traduit par une diminution de 34 % du nombre de cas et de 49,3 % du nombre de décès. Au total, 22 pays (48 %) ont signalé une diminution de 20 % ou plus du nombre de nouveaux cas, tandis que le Lesotho, le Liberia, le Mali, le Niger et le Tchad ont enregistré une augmentation de 20 % ou plus du nombre de cas hebdomadaires par rapport à la semaine précédente.
L’Angola, le Burkina Faso, la République Centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Gabon, la Gambie et Maurice n’ont pas signalé de nouveaux cas au cours des sept derniers jours.
Point santé sur la semaine précédente (OMS)
Dans son bulletin hebdomadaire consacré aux urgences de santé publique dans la Région africaine, le Programme d’urgences sanitaires de l’OMS indique suivre 150 événements sur le continent, dans la semaine du 4 autre 10 avril 2022, dont les plus notables sont les épidémies de choléra au Cameroun et au Nigéria, et la situation de la Covid-19.
Choléra au Cameroun : 3407 cas, 83 décès, un taux de létalité de 2,4%
Suivie de près par les autorités sanitaires du pays, l’épidémie de choléra au Cameroun s’est intensifiée au cours des dernières semaines, avec une multiplication par plus de 3,5 entre les semaines 10 et 12 (jusqu’au 27 mars 2022), avec une nouvelle propagation géographique à d’autres régions, selon le rapport de l’OMS.
La recherche tardive de soins de santé, la faible capacité technique des agents de santé, l’implication limitée des dirigeants communautaires dans les zones touchées, ont eu un impact sur la réponse, selon l’OMS. “En outre, le pays dispose d’une capacité limitée de tests en laboratoire et de ressources inadéquates pour l’envoi d’échantillons aux laboratoires de référence.”, note-t-elle.
Choléra au Nigeria : 112 420 cas, 3 635 décès, un taux de létalité de 3,2%
L’épidémie suivie par l’agence sanitaire de l’ONU a été déclarée le 20 décembre 2020.
« Fin 2021, le Nigeria a atteint le plus grand nombre de cas de choléra jamais signalés : 111 062 cas avec 3604 décès (CFR 3,2 %), provenant de 33 États plus le territoire de la capitale fédérale du pays. Pour la seule année 2021, 115 décès ont été enregistrés dans 19 États », indique-t-on. Du début de cette année au 27 mars, un nombre cumulé de 1358 cas et 31 décès ont été notifiés, provenant de 15 Etats et 60 Local Government Areas (LGAs).
Parmi ces cas, 27% sont âgés de 5 à 14 ans et 52% sont de sexe masculin. L’un dans l’autre, on note cependant un affaiblissement de l’épidémie, avec des chiffres plutôt à la baisse. En glissement annuel, le nombre de cas a diminué de 74,9 % (5403 vs 1358 cas) et du nombre de décès de 84,1 % (195 vs 31 décès) avec une réduction substantielle de la létalité, passant de 3,6 % à 2,3 %.
L’extension géographique de l’épidémie a également diminué de 28,6 %, passant de 21 à 15 États déclarants. Les cas actuellement signalés proviennent de zones peu accessibles, soit parce qu’elles sont éloignées, soit parce que la sécurité y est compromise, précise l’OMS.
Cas de rougeole au Niger
Le Niger connaît une épidémie de rougeole depuis janvier 2022, avec sept régions touchées sur les huit que compte le pays. Un total de 3420 cas suspects et 4 décès (CFR 0,1%) sont signalés à la fin du mois de mars 2022 ; 53 (73,6%) districts sanitaires ont signalé au moins un cas suspect et 23 districts sanitaires ont confirmé la flambée.
Parmi les 992 cas testés, 323 cas (32,6%) ont été confirmés positifs pour la rougeole. Pour les cas déclarés, 56,3% des cas ont moins de 5 ans, 43,8% des cas n’ont pas été vaccinés, 41,1% des cas suspects ont un statut vaccinal inconnu, et 15,2% ont été vaccinés.
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