L’expansion du terrorisme vers la côte n’est plus juste une prévision des services de sécurité français. Le Togo a déjà essuyé une première attaque terroriste sur son sol.
Sur les trois prochaines années, le gouvernement togolais envisage de consacrer 429,5 milliards FCFA à la défense, notamment pour faire face aux nouvelles contingences sécuritaires, en lien avec la montée des menaces terroristes.
Le 30 juin dernier, les députés togolais ont ainsi, au bout de la journée, examiné le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2025 qui donne une place de choix aux dépenses de défense et de sécurité, et prévoit d’importants investissements dans lesdits secteurs. Les enveloppes budgétaires annoncées atteignent des niveaux jamais égalés.
Pour l’exécutif togolais, de nouvelles orientations « amènent à recentrer davantage les efforts du gouvernement sur la poursuite de la couverture des dépenses sociales et sécuritaires face aux menaces terroristes qui pèsent sur le pays », en ligne avec la « mise en œuvre de la loi de programmation militaire ».
183,4 milliards FCFA seront ainsi investis dès 2023, puis 107,6 milliards FCFA l’année suivante (2024) et enfin 138,5 milliards FCFA en 2025. En part relative, ces lignes budgétaires annuelles représentent respectivement 12,3% des dépenses globales du gouvernement pour 2023, 8,1% pour 2024. En 2025, Lomé s’attend à y injecter 9,7% de ses dépenses.
Confronté à la menace djihadiste qui descend vers la côte, l’exécutif togolais avait fait adopter par le Parlement, dès décembre 2020, sa toute première loi de programmation militaire. Le programme de modernisation et de renforcement de l’armée prévoit des dépenses de l’ordre de 722 milliards FCFA sur le quinquennat 2021-2025, dont 367 milliards FCFA pour le fonctionnement et 354 milliards FCFA pour les investissements.
Pour les autorités togolaises, le plan est en marche. En 2021, première année du programme, Lomé a injecté 104 milliards FCFA sur les 129 milliards FCFA prévus. Cette année, ce sont 99 milliards FCFA qui sont annoncés dans La loi de finances.
A l’horizon 2025, ces efforts financiers devraient contribuer à faire passer les effectifs de l’armée de 17 773 hommes fin 2020 à 22 020. D’ailleurs, en mars, une première vague de 897 jeunes militaires a rejoint les rangs des Forces armées togolaises (FAT) qui seront dotées d’équipements modernes supplémentaires.
A Lomé où les dirigeants s’activent à sortir la grosse artillerie, on parle désormais non seulement du renforcement des équipements des FAT, mais également de la mise en place d’une nouvelle Unité de forces spéciales et d’un Groupe d’intervention léger antiterroriste, dotés d’équipements modernes et sophistiqués.
Ainsi, est-il prévu entre autres, l’acquisition d’une quinzaine de chars de combat légers, d’une vingtaine de véhicules blindés de transport des troupes, de 127 véhicules tactiques légers, 7 porte-engins, 4 véhicules légers de commandement, 19 véhicules légers de reconnaissance et de liaison, 20 embarquements motorisés et 59 véhicules de transport logistique.
Au Togo, bien que les dépenses de défense de ces dernières années restent de loin les plus importantes, en partie en raison de la préparation du pays à faire face à la montée des menaces terroristes dans la partie septentrionale du pays, les Savanes, elles sont encore inférieures aux prévisions de la loi de programmation militaire.
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