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#Covid #Covid19 #Dette #Endettement #Ukraine #Afrique
Agence Ecofin
25 septembre 2022 Dernière mise à jour le Dimanche 25 Septembre 2022 à 07:00

En Afrique, la dette est devenue moins concessionnelle et moins multilatérale. Elle est de plus en plus détenue par des créanciers privés et des créanciers bilatéraux émergents, dont la Chine.

La moitié des 26 pays d’Afrique australe et de l’Est sont en situation de surendettement, en raison notamment des répercussions économiques néfastes de la covid-19 et du conflit russo-ukrainien qui ont obligé les pays à contracter des dettes onéreuses, a annoncé la Banque mondiale le 16 septembre.

«13 des 26 pays de la région sont techniquement en situation de surendettement. Ce qui signifie qu’ils sont probablement incapables d’assurer les remboursements dus à leurs créanciers », a déclaré la vice-présidente de l’institution financière multilatérale pour l’Afrique australe et de l’Est, Victoria Kwakwa, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision CNBC Africa.

« La structure de la dette a changé, et elle est devenue plus chère. Ce qui a rendu les pays de la région plus vulnérables », a-t-elle ajouté, précisant que les stocks des dettes des pays d’Afrique australe et de l’Est sont devenus « moins concessionnels, moins multilatéraux au sens large, plus privés et de plus en plus détenus par des créanciers bilatéraux qui ne sont pas tous occidentaux ». 

Victoria Kwakwa a notamment cité la Zambie, le Malawi, l’Ethiopie et le Mozambique parmi les pays aux prises avec des dettes insoutenables.

Premier pays africain à faire défaut de paiement sur sa dette extérieure pendant la covid-19, la Zambie a obtenu des engagements de la part de ses principaux créanciers bilatéraux au sujet de la restructuration d’une partie de ses dettes extérieures qui ont atteint 17,3 milliards de dollars à fin 2021, selon le FMI. 

Mais les analystes s’attendent à ce que d’autres pays à faible revenu qui ont emprunté massivement sur les marchés de la dette et auprès de certains créanciers bilatéraux indélicats au cours des dernières années se retrouvent dans une situation d’insolvabilité dans les prochains mois.

Selon une étude publiée en juillet dernier par l’ONG britannique Debt Justice, 35 % des 696 milliards de dollars de dettes extérieures du continent africain sont dus à des prêteurs privés occidentaux contre 12 % dus à des créanciers chinois, 39% à des institutions multilatérales (Banque mondiale, FMI, BAD etc.) et 13% à d’autres créanciers publics.

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