Le projet devrait contribuer à réduire la dépendance de l'Ethiopie à l'égard des ports situés en Erythrée et à Djibouti, et offrir à Juba une alternative à Port-Soudan.
Le Kenya prévoit d’entamer les travaux de construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant son port de Lamu, situé sur l’océan Indien, à l’Ethiopie et au Soudan du Sud en 2025, a rapporté Bloomberg ce mercredi 23 août, citant l’Autorité chargée de ce projet.
La ligne ferroviaire, dont le coût est estimé à 13,8 milliards de dollars, fait partie du Corridor de transport Lamu Port-Sud Soudan – Ethiopie (LAPSSET), un projet d’infrastructures de grande envergure qui prévoit de relier les trois pays par une voie ferrée, une autoroute, un oléoduc, un câble de fibre optique et une centrale électrique.
Le chemin de fer, qui s’étendra à terme sur une longueur de 3 000 kilomètres, devrait relier le port de Lamu à la ville kényane d’Isiolo (Centre), où il se divisera en trois segments vers Addis-Abeba, Juba et Nairobi, selon la LAPSSET Corridor Development Authority.
« Avec un taux de rentabilité interne (TRI) supérieur à 12 %, la ligne ferroviaire est jugée viable », a souligné l’Autorité, indiquant que le Kenya est en train de mobiliser 9 millions de dollars auprès du fonds dédié aux infrastructures de l’Union africaine (UA) pour financer des études de faisabilité et d’ingénierie détaillées.
Conçu en 1972, soit neuf ans après l’indépendance du Kenya, le corridor de transport est longtemps resté au placard, en raison notamment du manque d’intérêt des investisseurs étrangers. En 2008, le projet a été remis à l’ordre du jour par le président Mwai Kibaki, et inclus dans la « Vision 2030 », un plan de développement à long terme visant à transformer le Kenya en une économie industrialisée.
A ce jour, le Kenya a achevé trois des 32 postes d’amarrage du port de Lamu, un aéroport et une route reliant Isiolo à la ville frontalière éthiopienne de Moyale.
Le corridor de transport LAPSSET devrait promouvoir le Kenya en tant que plaque tournante logistique dans la région de l’Afrique de l’Est. Il contribuera également à réduire la dépendance de l’Ethiopie à l’égard des ports érythréens d’Assab et de Massawa sur la mer Rouge, ainsi que de Djibouti, tout en offrant au Soudan du Sud une alternative à Port-Soudan.
Selon la LAPSSET Corridor Development Authority, les extensions du chemin de fer vers les capitales éthiopienne et kényane devraient être achevées en 2030, alors que la liaison avec le Soudan du Sud devrait être opérationnelle en 2040.
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