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Agence Ecofin
21 octobre 2023 Dernière mise à jour le Samedi 21 Octobre 2023 à 08:00

Avec la transformation digitale massive, les investissements se multiplient pour fournir aux populations africaines une connectivité de bonne qualité. Les 3 dernières années ont vu la mise en service de nombreuses nouvelles infrastructures télécoms.

Depuis 2020, la demande en services Internet haut débit augmente en Afrique. Ce besoin a actuellement une incidence directe sur la capacité de transmission sur le continent qui enregistre le taux de croissance annuel composé (CAGR) le plus rapide du monde sur les 3 dernières années, selon le rapport ‘’The State of Broadband 2023 Digital Connectivity A Transformative Opportunity’’ de la Commission du haut débit de l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Une dizaine de nouveaux systèmes sous-marins de fibre optique ont en effet été mis en service sur le continent entre 2020 et 2023, renforçant la bande passante totale disponible de plus de 70 térabits. Aux câbles tels que Orval, DARE1, South Atlantic Inter Link, EllaLink, Maroc Telecom West Africa, METISS, 2Africa, Equiano, etc., se sont ajoutés des milliers de km de fibre optique terrestre déployés par divers fournisseurs comme Liquid Telecom. 

On note aussi les nouvelles capacités data des systèmes de communication par satellite nationaux et internationaux comme YahClick, Starlink, Eutelsat, OneWeb, Intelsat, etc.

Les données de la société technologique Ericsson sur l’Afrique subsaharienne, qui abrite plus de la moitié de la population du continent, quantifient le besoin en connectivité qui soutient l’accroissement de la capacité de transmission du continent. Dans son Mobility Report de juin 2020, l’entreprise suédoise indique que le trafic Internet mensuel par smartphone dans la région était de 1,9 gigabits en 2019. 

En juin 2022, ce trafic mensuel a grimpé à 4,7 GB. Ericsson estime que cette croissance du volume demandé atteindra 19 GB en 2028, uniquement pour les consommateurs particuliers.

Cependant, ce rapide taux de croissance annuel de la capacité de transmission à haut débit ne profite pas toujours à toutes les populations africaines qui sont pourtant couvertes à 83% par un réseau télécoms (49% par la 4G et près de 30% par la 3G) selon l’UIT. Le taux d’accès à Internet est de seulement 33% (87% en Europe, 81% aux Etats-Unis, 61% en Asie-Pacifique), malgré un important potentiel de connectivité haut débit. 

Plusieurs obstacles freinent encore la pleine exploitation des divers investissements réalisés en la matière par les États et les fournisseurs de services.

Notamment, la cherté des services haut débit d’entrée de gamme. Ils sont encore largement au-dessus du seuil fixé par la Commission du haut débit : moins de 2% du revenu national brut mensuel par habitant.

Vient ensuite le coût d’accès aux téléphones adaptés à l’Internet mobile. Dans son étude ‘’To Luxury To Lifeline. Reducing the cost of mobile devices to reach universal internet access’’ portant sur 70 pays du monde, Alliance for Affordable Internet (A4AI) a dressé une carte thermique révélant les marchés où le prix d’un smartphone est le plus accessible. 

L’accès aux ordinateurs est également coûteux. Seul 1% de la population africaine est connectée au haut débit fixe à domicile (35% en Europe, 23% aux USA, 17% en Asie-Pacifique) sur près de 2,5 millions de km de fibre optique déjà déployés sur le continent.

D’après l’UIT, l’Internet est actuellement un catalyseur de développement économique et social dont l’importance n’est plus à démontrer. L’agence onusienne affirme qu’améliorer de 10% le taux de pénétration du haut débit mobile et fixe correspond respectivement à une croissance de 2,5% et 1,5% du PIB.

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