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Denys Bédarride
8 décembre 2023 Dernière mise à jour le Vendredi 8 Décembre 2023 à 07:00

De nouvelles élections de députés sont envisagées, mais l’opposition jusque-là majoritaire au parlement ne risque pas d’y être favorable.

En Guinée-Bissau, le chef de l’Etat Umaro Sissoco Embalo (photo), de retour de la COP28 à Dubaï, a dissous le parlement, évoquant des risques sur le fonctionnement normal des institutions, à la suite de ce qu’il qualifie désormais de « tentative de coup d’Etat ».

« Après cette tentative de coup d’État, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible […] Ces faits confirment l’existence d’une grave crise politique », a-t-il fait savoir, selon l’Agence France Presse (AFP).

Il a aussi tenu des propos visant à rassurer sur la situation actuelle de son pays. « Tout va bien à Bissau. Les acquis démocratiques sont respectés et maintenus. […] », a-t-il déclaré sur X dans la soirée du lundi 4 décembre.

Le dirigeant a aussi annoncé de « graves conséquences pour tous ceux qui sont impliqués » dans l’insécurité qui a été créée. Il a désigné comme coupables des membres de la Garde nationale, soutenus par « des complicités politiques ». Ces décisions sont prises à la suite de la tentative de coup d’Etat du vendredi 1er décembre 2023 au cours de laquelle des échanges de coups de feu ont eu lieu entre la garde nationale et les forces spéciales de la garde présidentielle.

En plus de dissoudre le gouvernement, Umaro Embaló, un ancien militaire, a aussi changé le gouvernement. Il dirige désormais la Défense et l’administration du territoire. Son Premier ministre, Geraldo Martins, s’occupera aussi des finances. Un nouveau scrutin législatif a été annoncé, mais est déjà vivement contesté par l’opposition, jusque-là majoritaire à l’Assemblée nationale.

Le président du parlement, Domingos Simoes Pereira, a d’ailleurs qualifié cette dissolution de « coup d’Etat constitutionnel », arguant que la constitution l’interdisait avant six mois d’exercice de l’Assemblée nationale.

L’arrivée au pouvoir du président Umaro Sissoco Embaló avait marqué la première transition politique pacifique, dans le pays. Ce dernier avait même reconnu la victoire de ses opposants, lors des dernières élections législatives, mais les observateurs restaient très attentifs sur la capacité de cette cohabitation à survivre. C’est en tenue militaire que le président bissau-guinéen a effectué sa visite aux militaires ayant repris le contrôle de la situation.

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