Ces médicaments représentent un problème de santé publique dans les pays en développement. Ils peuvent être dangereux pour les patients et ne pas traiter les maladies qu’ils ciblent.
Environ 22% des médicaments vendus en Afrique subsaharienne sont de qualité inférieure ou falsifiés, selon un rapport publié en juillet dernier par l’éditeur britannique de revues scientifiques et académiques Taylor & Francis Group. Intitulé « Prevalence of substandard, falsified, unlicensed and unregistered medicine and its associated factors in Africa : A systematic review », ce rapport a été élaboré par des chercheurs de l’Université de Bahir Dar qui ont analysé et compilé 27 études menées sur ce thème à l’échelle nationale dans plusieurs pays de la région entre avril 2014 et mars 2024. Leurs travaux ont montré que sur les 7508 échantillons de médicaments couverts, 1639 avaient échoué à au moins un test de qualité et s’étaient avérés inférieurs aux normes ou falsifiés.
La prévalence la plus faible des médicaments de qualité inférieure ou falsifiés a été rapportée au Gabon (0,5 %), tandis que la prévalence la plus élevée a été rapportée au Malawi (88,4 %), suivi du Ghana et du Togo (75%) Le rapport révèle par ailleurs que les antibiotiques, les antipaludéens, les anthelminthiques et les antiprotozoaires sont les médicaments de qualité inférieure et falsifiés les plus fréquemment signalés. La forte prévalence de ce genre de médicaments au Sud du Sahara s’explique essentiellement par la faible régulation du marché de la distribution des produits médicaux, le développement du libre-échange, l’enregistrement insuffisant, la forte demande et les normes d’importation médiocres. Responsable de la recherche à Access to Medicine Foundation, un organisme à but non lucratif basé à Amsterdam, Claudia Martínez, a qualifié ces résultats de problème majeur de santé publique. « Si les patients reçoivent des médicaments de qualité inférieure ou carrément falsifiés, cela peut entraîner l’échec de leur traitement, voire des décès qui auraient pu être évités », a-t-elle déclaré.
Selon des données publiées en 2023 par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le coût humain des médicaments falsifiés et de qualité inférieure s’élèverait à 500 000 décès par an en Afrique subsaharienne. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit les médicaments falsifiés comme ceux dont l’identité, la composition ou la source est représentée de façon trompeuse, que ce soit délibérément ou frauduleusement. Les médicaments de qualité inférieure présentent, quant à eux, des défauts comme le sous-dosage, le surdosage ou encore l’instabilité de la substance active.
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