Malgré des progrès dans son système de santé, le Cameroun affiche toujours un taux élevé de mortalité maternelle et infantile. Avec le lancement de cette stratégie nationale, le pays espère poser les bases d’un système de santé plus inclusif et résilient à l’horizon 2030.
Le Cameroun a lancé le 13 mars 2025, sa stratégie nationale pour la santé reproductive, maternelle, infantile, adolescente et la nutrition (RMNCAH-Nut) pour la période 2025-2030. L’annonce a été faite par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) dans un communiqué publié le dimanche 9 mars.
Développée en partenariat avec Africa CDC et d’autres acteurs du secteur de la santé, cette stratégie vise à améliorer l’accès aux soins maternels, optimiser la collecte des données sanitaires et renforcer la mise en œuvre des politiques publiques.
Elle s’inscrit dans une démarche continentale alignée sur la stratégie quinquennale de santé reproductive de l’Union africaine (2022-2026), qui cible la santé maternelle et infantile, la planification familiale et la lutte contre les violences basées sur le genre.
Le système de santé camerounais fait face à de nombreux obstacles, notamment un accès limité aux soins dans les zones rurales, un manque de personnel qualifié et d’équipements, ainsi que des difficultés financières pour une grande partie de la population. Les conflits sociopolitiques dans certaines régions viennent compliquer la situation.
Malgré des progrès, le Cameroun affiche toujours un taux élevé de mortalité maternelle et infantile. En 2020, 438 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes ont été recensés, un chiffre réduit à 406 en 2022, selon Africa CDC.
Ces difficultés sont en partie liées à un taux élevé de grossesses adolescentes (108 pour 1000 filles de 15 à 19 ans) et à des carences nutritionnelles persistantes.
Face à ces enjeux, le gouvernement travaille à l’extension de la couverture santé universelle (CSU), au développement des infrastructures médicales et à la modernisation des systèmes de gestion grâce à la numérisation. L’objectif est de rendre les soins plus accessibles et efficaces, malgré les contraintes budgétaires et les disparités régionales.
Lancée en avril 2023, la CSU vise à garantir un accès élargi aux services de santé tout en réduisant les coûts à la charge des patients. Selon Anicet Désiré Mintop, coordonnateur national de la Cellule technique de mise en œuvre de la CSU, plus de 2 millions de personnes bénéficient déjà de la couverture santé universelle en juin 2024, sur un total de plus de 3 millions d’inscrits.
Dans le cadre du budget 2025, une enveloppe de 297,2 milliards FCFA (environ 491 000 dollars), soit 4,1 % du budget général, est consacrée au secteur de la santé, contre 257,7 milliards FCFA en 2024.
Cette augmentation du montant vise à améliorer les infrastructures sanitaires, renforcer l’équipement des centres de santé communaux et régionaux, et intensifier la lutte contre le paludisme par la distribution de moustiquaires imprégnées.
Par ailleurs, des fonds sont alloués à la vaccination de routine, à la prévention de la transmission mère-enfant du VIH/Sida, ainsi qu’à l’informatisation des centres hospitaliers régionaux.
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