Le Nigéria est le premier marché du lait et des produits dérivés en Afrique de l’Ouest. Dans le pays, le gouvernement qui souhaite réduire sa dépendance aux importations, élabore une nouvelle stratégie pour accélérer la croissance de la production locale.
Au Nigéria, le gouvernement prévoit de doubler la production nationale de lait à 1,4 million de tonnes par an au cours des cinq prochaines années. C’est ce qu’a révélé Idi Mukhtar Maiha, ministre du Développement de l’Elevage, le 1er juin 2025, à l’occasion de la Journée mondiale du lait.
Une stratégie multisectorielle
Dans le cadre de ces ambitions, Abuja prévoit de convoquer, avant la fin de l’année 2025, le tout premier Conseil national pour le développement de l’élevage. Cette instance réunira les États fédérés, le secteur privé, les partenaires techniques et les communautés pastorales, afin de définir une feuille de route commune pour le développement durable du secteur.
Dans un communiqué publié sur son site, le ministère du Développement de l’élevage a révélé que la stratégie gouvernementale repose principalement sur la mise en œuvre du Programme national d’accélération de la croissance de l’élevage (NL-GAS). Ledit programme prévoit des interventions à travers six axes stratégiques, à savoir l’amélioration de la nutrition animale, la transformation des chaînes de valeur, l’amélioration génétique, la santé animale, l’autonomisation des jeunes et des femmes, et l’accès au financement.
« Plusieurs mesures concrètes ont déjà été engagées, parmi lesquelles figurent l’élaboration d’une stratégie nationale pour les ressources génétiques animales, et un projet d’extension de la capacité de production de vaccins vétérinaires à l’Institut national de recherche vétérinaire de Vom [État du Plateau], qui passera de 120 millions à 850 millions de doses par an », explique M. Maiha.
L’implication du secteur privé
Selon le responsable, le gouvernement compte également sur la montée en puissance de certains projets de production laitière réalisés dans le cadre de partenariats public-privé. Dans le pays, la dynamique est déjà portée par plusieurs acteurs du secteur privé, tels que Arla Foods qui a lancé en 2023 une ferme laitière de 200 hectares à Kaduna, ou encore Promasidor qui opère à Ekiti sur l’exploitation d’Ikun Dairy Farm, avec une production quotidienne de 10 000 litres de lait.
« Des collaborations ont également été nouées avec FrieslandCampina WAMCO, Zaidi Farms, Integrated Dairies, ainsi que des organisations comme la FAO, Sahel Consulting et l’association CODARAN, qui accompagnent les petits producteurs dans la modernisation de leurs pratiques », peut-on également lire dans le communiqué.
Plus largement, si l’industrie laitière parvient à doubler sa production, cela rapprocherait davantage le Nigéria de l’autosuffisance dans la denrée. En attendant, le pays le plus peuplé d’Afrique dépend à hauteur de 70 % des importations pour satisfaire ses besoins de consommation de produits laitiers qui sont évalués à près de 2,2 millions de tonnes par an, d’après la FAO.
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