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#Agriculture #Engrais #Industrie #Ouganda
Agence Ecofin
Hier Dernière mise à jour le Samedi 6 Septembre 2025 à 07:37

L’Ouganda figure parmi les pays d’Afrique subsaharienne où l’utilisation d’engrais, qu’ils soient chimiques ou organiques, demeure très faible. Cette situation ouvre des perspectives pour les acteurs locaux et étrangers désireux d’investir dans le développement de l’industrie locale.

Le 21 août, le groupe agroindustriel burundais Itracom Fertilizers a obtenu le feu vert du gouvernement pour la mise en place d’une usine de fabrication d’engrais organiques sur un site de 54 hectares basé à Kampiringisa, dans le district de Mpigi,025. Selon les informations relayées par le quotidien local Daily Monitor, cette future installation devrait être achevée sur une période de 18 mois.

D’un coût total de 180 millions USD, la nouvelle usine sera dotée d’une capacité de production annuelle de 250 000 tonnes d’engrais à partir de fumier bovin et de minéraux complémentaires. Pour son approvisionnement en matières premières, l’entreprise compte principalement sur les éleveurs locaux. « La majorité des matières premières viendront d’Ouganda, en particulier le fumier bovin qui sera collecté auprès des éleveurs », explique Jeanluc Bigirimana, représentant d’Itracom Fertilizers Uganda.

Par ailleurs, un accord de rachat garantissant l’écoulement de la production de l’usine a également été conclu avec le ministère de l’Agriculture. Une démarche qui traduit la volonté du gouvernement d’assurer la disponibilité et la satisfaction des besoins locaux en engrais avec ce nouveau projet.

« Ce partenariat reflète un intérêt mutuel pour la promotion d’une croissance agricole durable, la garantie de la sécurité alimentaire et la création d’opportunités économiques pour les agriculteurs ougandais. L’usine d’engrais d’Itracom est en passe de devenir une pierre angulaire de la transformation agricole de l’Ouganda, en fournissant des engrais organiques de haute qualité pour améliorer la fertilité des sols et soutenir les agriculteurs dans tout le pays », a déclaré la Première ministre ougandaise Robinah Nabbanja.

La volonté de Kampala de faire de cette usine un levier stratégique dans le développement de la production locale d’engrais s’inscrit également dans un contexte où le pays s’est engagé, en mai 2024, après la Déclaration de Nairobi sur les engrais, à tripler la production et la distribution nationales d’engrais organiques et inorganiques de qualité certifiée d’ici 2034, comme tous les autres pays africains.

D’après le Centre international de développement des engrais (IFDC), la consommation apparente d’engrais par le secteur agricole en Ouganda se chiffre à près de 77 000 tonnes en moyenne entre 2019 et 2023.

Par ailleurs, la FAO évaluait le niveau d’utilisation d’engrais du pays à 2,6 kg par hectare de terre cultivable en 2022, ce qui reste encore marginal par rapport à la moyenne d’utilisation en Afrique subsaharienne (18,2 kg) et aux recommandations de 50 kg, telles que l’exige la Déclaration d’Abuja sur les engrais depuis 2006.

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