Depuis 2018, la RDC négocie avec le FMI pour l’obtention d’un programme économique financé qui devait servir de catalyseur à d’autres aides. Cette semaine, un nouveau rebondissement avait eu lieu avec la démission exigée de trois membres du nouveau conseil d’administration de la Banque centrale du Congo.
La RDC va bénéficier d’un nouvel appui financier du Fonds monétaire international (FMI). Le financement d’environ 1,52 milliard $ s’inscrit dans le cadre d’une Facilité élargie de crédit (FEC) qui s’étalera sur trois ans. L’institution de Bretton Woods réalisera un premier décaissement immédiat de 216,9 millions $ pour renforcer les réserves internationales du pays.
L’accord de financement qui vient d’être approuvé par le conseil d’administration du FMI permettra de soutenir le programme de réformes structurelles de la RDC. Il se concentrera sur l’intensification de la mobilisation des recettes intérieures à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement de la gouvernance à travers la gestion des ressources naturelles et le renforcement de l’indépendance de la Banque centrale congolaise.
« Les mesures visent à renforcer la mobilisation des recettes intérieures grâce à une TVA fonctionnant correctement, à la rationalisation des charges non fiscales et parafiscales, à l’uniformisation des dépenses fiscales et à la modernisation de l’administration des recettes […]Parmi les mesures importantes, notons le renforcement de la situation financière et de l’indépendance de la Banque centrale […] L’objectif des autorités est d’augmenter les réserves de change tout en permettant au taux de change d’agir comme amortisseur », a commenté Mitsuhiro Furusawa (photo), directeur général adjoint et président par intérim du Conseil d’administration du FMI.
En négociation depuis bientôt deux ans, le nouvel accord a été obtenu au prix de la satisfaction de plusieurs exigences de l’institution. L’une d’entre elles concerne notamment la réforme du conseil d’administration de la Banque centrale du Congo, afin de mieux garantir son indépendance par rapport au gouvernement.
En mai dernier, les services du FMI s’étaient rendus en RDC pour discuter du soutien financier à accorder au pays, avant de soumettre le résultat de leurs échanges avec les autorités à l’approbation de la direction du FMI.
Cependant, malgré de nombreuses réformes adoptées, avec notamment la nomination de la première femme gouverneure de la Banque centrale Malangu Kabedi Mbuyi, le Fonds avait finalement exigé la démission du conseil d’administration de la Banque, de trois de ses membres proches du président Félix Tshisekedi, dont deux faisaient partie de son cabinet. Une demande qui n’a pas tardé à être satisfaite cette semaine, apprend-on de sources concordantes.
La demande de financement du gouvernement congolais a été formulée alors que le pays a vu son économie durement affectée par la crise de la covid-19. Selon des données publiées par le FMI, le PIB du pays n’a augmenté que de 1,7% en 2020 malgré l’expansion du secteur extractif de près de 10 %. La pandémie a eu un impact négatif sur les recettes et les dépenses publiques. Le pays qui a pu stabiliser sa situation malgré ce contexte devrait tout de même faire face à moyen terme à d’importants besoins de financement, soutient l’institution.
Rappelons que cet accord fait suite à l’appui d’urgence accordé par l’institution à la RDC au titre de la Facilité de crédit rapide en décembre 2019 et en avril 2020 pour un total de 533 millions de DTS.
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