La Kényane Nzambi Matee a trouvé en la prolifération des déchets plastiques au Kenya, une opportunité de fabriquer des matériaux de construction durables. Mais au-delà du business, elle dit vouloir lutter contre la pollution dans Nairobi, la capitale du pays.
Au Kenya, Nzambi Matee ambitionne d’être leader dans la production de matériaux alternatifs pour la construction et le revêtement de routes. Elle s’est lancée il y a quelque temps dans la transformation du plastique en matériaux durables, et parvient actuellement à transformer trois catégories de plastiques. Elle veut passer à une étape supérieure et produire suffisamment pour permettre la construction de maisons à des prix abordables.
Cette vocation n’était pas le premier choix de carrière de cette femme qui après ses études, a travaillé comme ingénieur dans le secteur du pétrole avant de démissionner. Son ambition a été alimentée par le fait de voir tous les jours à Nairobi des déchets plastique dans les rues. Elle a créé en 2019 sa société Gjenge Makers Ltd., qui se charge de collecter, trier et transformer les déchets.
L’entreprise utilise des machines de dernière génération pour trier et broyer la collecte et obtenir une poudre de petits morceaux de plastique. Elle est par la suite mélangée avec du sable afin d’obtenir une pâte qui prend n’importe quelle forme de brique. Nzambi Matee affirme que ces briques sont deux fois plus légères, solides et moins coûteuses que celles produites à base de ciment.
Sur le site internet de la société, on apprend qu’elle a déjà contribué à la construction de certaines institutions au Kenya. Elle a aujourd’hui comme partenaires des entités telles que le Ministère des Transports, des Infrastructures de logement, du Développement Urbain et des Travaux Publics, ou encore l’ONG Habitat for Humanity qui construit des logements pour les personnes ayant peu de ressources.
Même si son activité génère aujourd’hui un certain niveau de revenus, la promotrice se veut avant tout une entrepreneure sociale. Elle parle de ses débuts difficiles, révélant avoir dépensé toutes ses économies. Il lui a fallu s’y reprendre à plusieurs reprises pour trouver la meilleure formule. Un des défis est que la majorité des plastiques trouvés sont du type PET, beaucoup plus difficile à transformer. Pour le moment, Gjenge Makers les recycle pour le secteur industriel, en attendant d’être en mesure de les transformer aussi en matériaux de construction.
Par ailleurs, l’initiative de Nzambi Matee fait face à une réelle concurrence. L’économie circulaire autour des déchets plastique attire de plus en plus au Kenya. L’entrepreneure se démarque en améliorant la qualité de son produit, tout en réduisant les prix pour ses clients.
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