Avec les progrès de la biotechnologie, de nombreux produits OGM ont fait leur apparition dans les circuits alimentaires mondiaux. Sur le continent africain, les pays s’ouvrent progressivement à ces denrées issues du génie génétique.
Au Nigeria, l’exécutif a entamé la procédure pour l’autorisation d’importation de blé génétiquement modifié développé par l’entreprise Trigall Genetics née de la collaboration entre l’entreprise argentine Bioceres et le semencier français Florimond Deprez. L’annonce a été faite le 6 juillet, par Rufus Ebegba, directeur général de l’Agence nigériane de gestion de la biosécurité (NBMA).
Dénommée « HB4 », cette variété permet selon les chercheurs d’enregistrer une hausse de 20 % du rendement en cas de sécheresse. D’après Rufus Ebegba, cette démarche qui représente une première pour un pays africain concerne uniquement l’achat de la céréale pour des besoins de consommation et de transformation à l’échelle industrielle pour l’alimentation humaine et animale.
Par ailleurs, souligne le responsable, les commentaires du public concernant cet avis de demande d’approbation de la plante issue du génie génétique seront possibles jusqu’au 11 juillet prochain dans un souci de transparence et de consultation.
« Nous avons déjà conduit une étude d’évaluation des risques pour la santé humaine et animale qui s’est avérée concluante. Si nous recevons des critiques externes nous les étudierons de manière adéquate. Et s’il n’y a pas de mesures pour limiter ces craintes, le feu vert ne sera pas accordé », ajoute-t-il. Pour les autorités, le recours au blé génétiquement modifié vise à diversifier les sources d’approvisionnement pour satisfaire une demande galopante dans la céréale.
Dans le pays le plus peuplé d’Afrique où le blé arrive en 4ème position des céréales les plus consommées derrière le maïs, le riz et le sorgho, les besoins ont explosé durant la dernière décennie poussant les importations à un niveau record de 1,29 trillion de nairas en 2021 (3 milliards $). Ceci dans un contexte de faible production de la céréale avec seulement 90 000 tonnes en 2021/2022 contre une consommation de 5,8 millions de tonnes.
Du côté de certains observateurs, on estime que l’introduction dans la chaîne alimentaire de la plante génétiquement modifiée pourrait poser un problème de perception de la part de consommateurs qui pourraient devenir parmi les premiers au monde à utiliser ce produit biotechnologique aux côtés des Brésiliens.
Déjà dans le pays d’Amérique du Sud, les minoteries ont exprimé leur opposition au feu vert du gouvernement et envisagent de recourir à des voies légales pour le contester.
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