Au Kenya, le café est l’un des principaux produits agricoles d’exportation avec le thé et les produits horticoles. Alors que la production de la fève est appelée à se renforcer au cours des années à venir, le pays cherche à élargir ses débouchés sur le marché asiatique.
Le Kenya a entamé des négociations commerciales avec plus de 50 importateurs en provenance de Corée du Sud et de la Chine. C’est ce qu’a révélé Lucy Njine, membre du conseil d’administration de l’Autorité agricole et alimentaire (AFA) en marge de l’édition 2025 du Salon africain du commerce du café qui s’est tenu le 20 février dernier à Nairobi.
Selon la responsable, cette rencontre est une opportunité pour la filière kenyane de renforcer ses expéditions de café sur ces deux marchés qui représentent respectivement les 2ème et 3ème importateurs asiatiques de café en Asie derrière le Japon.
D’après les données compilées sur la plateforme Trade Map, la Corée du Sud a en effet importé pour 1,1 milliard $ de café en 2023, mais le Kenya n’a représenté que 1,3 % de ces achats, soit 14,8 millions $. Sur la même année, les importations de la fève en Chine ont atteint 800 millions $, dont seulement 4 millions $ en provenance du Kenya, soit 0,5 % du total.
L’un des défis majeurs pour les exportateurs kenyans sur le marché sud-coréen sera de respecter rigoureusement les normes sanitaires et phytosanitaires. Entre 2020 et 2023, la Corée du Sud avait interdit les importations de café kenyan en raison d’un dépassement des seuils autorisés d’ochratoxine, une substance produite par certains champignons et naturellement présente dans les grains de café.
Bien qu’aucune stratégie officielle n’ait encore été dévoilée pour dynamiser les exportations kenyanes vers la Chine et la Corée du Sud, Karuga Macharia, vice-président de l’African Fine Coffees Associations, suggère par exemple à la filière kenyane, de promouvoir les ventes directes via des plateformes de commerce électronique et de miser sur les expositions et foires commerciales de café pour séduire les acheteurs asiatiques.
Il faut rappeler que le Kenya exporte environ 94 % de sa récolte nationale de café. Pour la campagne 2024/2025, la récolte est attendue en hausse de 6,3 % à 45 000 tonnes, selon les prévisions du Département américain de l’Agriculture (Usda). Dans le cadre de la stratégie de développement de la filière, le ministère kenyan de l’Agriculture ambitionne d’augmenter la production à 150 000 tonnes d’ici 2029.
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