Annoncée depuis 2024 comme potentiel bailleur de fonds pour la modernisation du réseau ferroviaire de la TAZARA, la Chine semble confirmer son implication dans ce projet d’envergure, via la China Civil Engineering Construction Corporation.
Bruno Ching’andu, le Directeur général de la TAZARA, entité qui gère le chemin de fer Tanzanie-Zambie, a déclaré que la China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC) investira 1,4 milliard USD pour moderniser ce réseau ferroviaire connectant les mines de cuivre zambiennes au port de Dar es-Salaam. Des discussions sont toujours en cours avec le groupe chinois, précise néanmoins le communiqué, sans détailler les points concernés.
Les détails fournis par le site de la TAZARA indiquent que 1 milliard USD serviront à la réhabilitation complète de l’infrastructure ferroviaire pour en rehausser la sécurité, l’efficacité et la capacité. 0,4 milliard USD seront utilisés pour l’achat de 32 locomotives neuves et de 762 nouveaux wagons, afin d’augmenter la capacité de transport de marchandises et de passagers. Le cahier de charges comprend aussi des révisions périodiques, ainsi que la maintenance continue.
Il est également mentionné que cet investissement est prévu contre un accord de concession de 30 ans qui sera structuré en « 3 années dédiées à la construction et à la réhabilitation et 27 années pour la gestion opérationnelle complète afin d’assurer la viabilité à long terme ».
Ce financement constitue un soulagement pour la Tanzanie et la Zambie qui, faute de financement, se sont contentées de travaux de rénovation réguliers pour maintenir opérationnelle cette infrastructure vieille de près d’un demi-siècle. En exploitation depuis 1976, le chemin de fer de la TAZARA est en désuétude et l’écartement des rails ne répond plus aux standards techniques actuels.
Pourtant, en plus d’assurer la mobilité des personnes, cette voie ferrée est stratégique pour la Zambie enclavée qui exporte ses minerais, notamment le cuivre et le cobalt, via le port tanzanien de Dar es-Salaam.
D’après certains analystes, l’intérêt de la Chine pour ce réseau ferroviaire s’inscrit dans le cadre de la guerre d’influence des grandes puissances pour le contrôle des chaînes d’approvisionnement en minerais critiques nécessaires pour la transition énergétique.
Les USA et l’Union européenne ont annoncé de leur côté des investissements massifs dans la modernisation du corridor de Lobito pour les mêmes objectifs concernant minerais critiques dont d’importantes réserves sont localisées en Zambie et en République démocratique du Congo.
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