Premier consommateur de blé d’Afrique subsaharienne, le Nigeria essaie de developper la production et peut compter sur le soutien de sa principale institution financière.
La Banque centrale du Nigeria (CBN) vient de débloquer un montant de 41 milliards de nairas (100 millions $) pour accompagner la production de blé durant la saison sèche 2021/2022 ayant débuté au début de ce mois. Selon Godwin Emefiele, gouverneur de l’institution financière, cette enveloppe sera décaissée via la banque commerciale Heritage Bank Plc.
Elle servira essentiellement à financer un programme de production de semences améliorées afin de relever le rendement de la culture qui stagne actuellement autour de 1 tonne à l’hectare contre par exemple 3,5 tonnes/ha en Afrique du Sud.
Cette démarche entre dans le cadre du Programme « Anchor Borrowers Scheme (ABP) » qui vient d’intégrer le blé à son champ d’intervention cantonné jusqu’ici au maïs et au riz. L’initiative cible à terme la mise en culture de 180 000 hectares de blé dans 15 Etats grâce à 150 000 agriculteurs.
Pour le pays, l’augmentation de l’offre locale dans la denrée est non seulement cruciale pour se rapprocher de l’autosuffisance, mais aussi réduire les pertes de devises étrangères.
En effet, si le blé n’est que la 4ème céréale la plus consommée dans le pays derrière le maïs, le riz et le sorgho d’après les données de l’USDA, il représente toutefois la première importée dans le pays.
Chaque année, le Nigeria achète près de 5 millions de tonnes de blé pour une valeur de 2 milliards $ avec une production locale dérisoire qui s’élève à 60 000 tonnes. Le pays est ainsi devenu le 3ème importateur africain de blé derrière l’Egypte et l’Algérie.
Pour rappel, la culture du blé au Nigeria s’étend principalement dans le nord-ouest du pays avec pour principales zones de production les Etats de Borno, Bauchi, Yobe, Kano, Jigawa et Zamfara.
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