Premier producteur mondial d’uranium, le Kazakhstan a traversé une importante crise sociale en ce début d’année. Si les évènements n’ont pas perturbé l’offre mondiale, ils servent de piqure de rappel sur la dépendance vis-à-vis du pays d’Asie, à un moment où l’uranium bénéficie d’un regain d’intérêt.
La compagnie minière GoviEx Uranium, active au Niger, en Zambie et au Mali, estime que les récents troubles sociaux au Kazakhstan, représentent une occasion à saisir pour les pays africains producteurs d’uranium
« La récente crise au Kazakhstan a mis en évidence le risque potentiel pour la production, notamment en raison de la concentration de l’offre », indiquent Govind Friedland et Daniel Major, respectivement président exécutif et DG de la compagnie, dans la lettre annuelle adressée le 12 janvier aux actionnaires.
Le Kazakhstan est en effet un acteur incontournable du marché avec 40 % de l’offre mondiale. Alors que le pays sombrait dans le chaos durant les premiers jours de 2022, le prix de l’uranium a ainsi augmenté de 8 % mercredi 5 janvier pour dépasser 45 $, selon des données de l’analyste de marché UxC, rapportées par Bloomberg.
Opportunités en Afrique
Si l’Etat kazakh affirme désormais que la situation est maitrisée et que, de son côté, la société nationale Kazatomprom n’a indiqué aucune perturbation dans sa chaine d’approvisionnement pendant les troubles, ce type de situations peut toutefois inciter les acheteurs à diversifier leurs sources d’approvisionnement, avec des investissements dans de nouveaux projets. Précisons néanmoins que le marché de l’uranium est particulier, car les centrales nucléaires, qui concentrent la demande, font des approvisionnements sur le long terme et restent peu soumises aux perturbations passagères.
Alors que la transition énergétique s’accélère avec ses besoins en production d’énergie à faible émission de carbone, un regain d’intérêt pour le nucléaire et donc pour les réserves inexploitées d’uranium est tout de même d’actualité. L’année dernière, ces prévisions ont encouragé plusieurs compagnies actives sur des projets, notamment au Niger, en Namibie ou au Malawi, à accélérer leurs activités pour répondre à l’augmentation de la demande pour le combustible.
En ce qui concerne GoviEx, la compagnie vise le début de la production commerciale pour 2025 au projet nigérien Madaouela, son actif africain le plus avancé. Une étude de faisabilité devrait être achevée d’ici juin 2022 pour un début des travaux de construction en 2023.
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