Le représentant de l’État de New York et président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, Gregory Meeks, a déclaré que les États-Unis ne feront partie de l’avenir que s’ils investissent en Afrique dès maintenant.
Gregory Meeks s’exprimait lors d’une visite au Groupe de la Banque africaine de développement le 26 février. Cette visite avec des collègues du Congrès, concluait une tournée dans trois pays d’Afrique de l’Ouest. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, et plusieurs hauts responsables de la Banque ont accueilli le groupe de parlementaires au siège de la Banque à Abidjan.
« Si les États-Unis n’investissent pas en Afrique aujourd’hui – compte tenu notamment de la taille de la population jeune de l’Afrique, qui est supérieure à la population totale de l’Amérique – nous ne ferons pas partie de l’avenir », a déclaré M. Meeks. « Mon unique objectif était de m’assurer que l’Afrique passe “de l’arrière au premier-plan”, a-t-il ajouté. Beaucoup de travail reste à accomplir et les gouvernements seuls, ne peuvent pas le faire. La Banque africaine de développement va jouer un rôle important. Lorsque Prosper Africa aura besoin d’orientations, je les dirigerai vers la Banque africaine de développement. »
Meeks était accompagné des représentants Ami Bera de Californie, Ilhan Omar du Minnesota, Joyce Beatty de l’Ohio, G. K. Butterfield de Caroline du Nord, Brenda Lawrence du Michigan et Troy Carter de Louisiane.
Ils se sont rendus en Sierra Leone et au Liberia avant d’arriver en Côte d’Ivoire. Ils ont déclaré avoir été inspirés par les immenses opportunités que le continent africain offre aux investisseurs américains.
Dr Adesina a remercié les États-Unis pour leur soutien continu, notamment pour l’augmentation générale du capital de la Banque en 2019, qui est passé de 93 à 208 milliards de dollars. Il a déclaré que les États-Unis, deuxième plus grand actionnaire de la Banque, « travaillent avec la bonne institution. » « Nous sommes africains, nous comprenons les besoins de l’Afrique, et nous sommes le moteur du changement en Afrique », a-t-il souligné.
Dr Adesina et les membres du Congrès ont convenu de la nécessité d’une coopération plus étroite entre la Banque africaine de développement et les investisseurs américains. Il a déclaré que la Banque ouvrirait un bureau à Washington, D.C., une fois l’approbation du Conseil d’administration obtenue. Il a expliqué que le bureau fournirait des orientations sur la manière de structurer les investissements substantiels du secteur privé américain en Afrique. « Nous aimerions voir beaucoup plus d’investissements directs américains dans les infrastructures », a déclaré Dr Adesina. « Nous sommes impatients de travailler avec l’Agence américaine pour le commerce et le développement et avec d’autres sur ce sujet. »
Il a souligné que les économies africaines étaient en train de rebondir, mais que le continent était confronté à une dette commerciale croissante, aux effets néfastes du changement climatique, au manque d’opportunités pour les jeunes et à un accès limité aux vaccins contre le Covid-19.
La Banque africaine de développement fédère les appels en faveur de la réaffectation aux pays africains de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international. Elle préconise que ces fonds soient canalisés par la Banque, qui est un détenteur agréé de DTS et une institution jouissant d’une cote de crédit AAA. « Les DTS offrent aux pays africains une formidable opportunité de faire face à la dette », a déclaré le président de la Banque.
Il a sollicité le soutien des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique expliquant que la Banque investissait massivement dans l’adaptation au changement climatique et travaillait en étroite collaboration avec l’envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry, et la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, sur le financement du climat.
En avril 2021, la Banque africaine de développement, en collaboration avec le Centre mondial pour l’adaptation, a lancé le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique afin de mobiliser 25 milliards de dollars pour soutenir l’adaptation au changement climatique sur le continent africain.
La jeunesse africaine a figuré en bonne place dans la discussion. La délégation a appris que la Banque africaine de développement soutenait l’entrepreneuriat et le développement des compétences, en particulier les compétences numériques, et qu’elle s’employait à développer des banques d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes, en soutien à leurs entreprises.
En ce qui concerne la santé, un sujet tout aussi important compte‑tenu notamment des réalités de ces deux dernières années, le président de la Banque africaine de développement a expliqué que dans le cadre de ses plans pour des infrastructures de soins de santé de qualité, l’institution investirait 3 milliards de dollars dans le renforcement des industries pharmaceutiques et des capacités de fabrication de vaccins en Afrique.
Dr Adesina a également évoqué la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement. Il promeut une réforme du Fonds pour que celui-ci puisse optimiser ses fonds propres et recourir aux marchés de capitaux pour soutenir les pays africains à faible revenu.
Les membres du Congrès américain et les hauts responsables de la Banque ont été unanimes quant au rôle transformateur des femmes. Dr Adesina a indiqué que la Banque, par le biais de son Initiative pour favoriser l’accès des femmes au financement en Afrique, débloquerait 500 millions de dollars au profit des entreprises appartenant à des femmes sur le continent.
Les membres de la délégation ont manifesté leur appui aux priorités de la Banque africaine de développement et marqué leur appréciation de son impact sur le développement.
Le représentant G. K. Butterfield a déclaré que le discours constant lors de sa visite en Afrique a été le suivant : « Monsieur le représentant, nous apprécions votre aide, mais ce que nous voulons vraiment, c’est du commerce et des investissements. »
La représentante Ilhan Omar a souligné la nécessité de partenariats. Elle a déclaré : « Nous savons que l’Afrique est riche en ressources. Les ressources ne peuvent être bien utilisées que si elles sont développées. L’Afrique a besoin de partenaires pour prospérer. »
Le représentant A. Bera a souligné la nécessité de s’attaquer aux problèmes de gouvernance de l’Afrique et l’importance de veiller à ce que les revenus tirés des ressources du continent restent dans les pays africains.
Les discussions ont également porté sur le rôle de la diaspora africaine et sur la nécessité d’endiguer la fuite des cerveaux africains du continent.
Plusieurs hauts responsables de l’institution se sont joints au président de la Banque africaine de développement lors de cette réunion, notamment la première vice-présidente, Swazi Bajabulile Tshabalala, le vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, Kevin Kariuki, la vice-présidente chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social, Beth Dunford, l’économiste en chef par intérim et vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la gestion des connaissances, Kevin Urama.
Les autres participants étaient la vice-présidente par intérim chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, Yacine Fal, la vice-présidente par intérim chargée des Finances et directrice financière, Hassatou N’Sele, et le directeur général par intérim du cabinet du président de la Banque, Alex Mubiru.
Le vice-président de la Banque chargé du Secteur privé, des Infrastructures et de l’Industrialisation, Solomon Quaynor, et la directrice de l’Africa Investment Forum, Chinelo Anohu, ont participé à la réunion par visioconférence. L’Africa Investment Forum, la principale plateforme d’investissement en Afrique, a récemment joué un rôle clé dans le resserrement des liens entre la Banque africaine de développement et la communauté des investisseurs américains, ainsi qu’avec certaines branches du gouvernement américain liées aux affaires, telles que l’Agence américaine pour le commerce et le développement.
Fin 2021, l’Africa Investment Forum a signé un protocole d’accord avec l’Agence américaine pour le commerce et le développement pour le financement de solutions d’infrastructures de haute qualité pour l’Afrique subsaharienne.
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