Fin 2021, le gouvernement ghanéen a annoncé la mise en place d’une taxe de 1,75% pour renforcer les caisses de l’Etat, dans un contexte de hausse de la dette et des dépenses publiques. Suite aux contestations de la population, les autorités avaient décidé de revoir cette mesure.
Le Ghana va désormais imposer une taxe sur les transferts d’argent électronique. Ce 29 mars, le Parlement a voté une loi entérinant cette mesure du gouvernement Akufo-Addo.
Selon la nouvelle loi, une taxe de 1,5% sera imposée sur les transferts d’argent électroniques. Cette mesure vise selon le gouvernement à mobiliser le financement nécessaire pour face aux défis socio-économiques que traverse le pays. Au total, les autorités s’attendent à mobiliser plus de 900 millions $, grâce à cette mesure.
Bien que présentée comme étant bénéfique pour le pays, cette décision est vivement contestée par une partie de l’opinion publique ghanéenne qui estime qu’elle ne fera qu’accroître les problèmes liés à la cherté de la vie. Avec la covid-19 qui a fait chuter la croissance économique à 0,4% en 2020, ainsi que les pressions inflationnistes mondiales qui font grimper les prix des produits de base, depuis plusieurs mois, la population ghanéenne appelle à des mesures sociales pour améliorer son pouvoir d’achat.
Alors que la dette du pays continue d’être un sujet d’inquiétude, l’Etat souhaite renforcer la mobilisation des recettes publiques, afin d’augmenter son espace budgétaire. Preuve de l’urgence de la situation, le gouvernement qui vient d’entériner la réouverture de toutes les frontières du pays a également adopté, il y a quelques jours, des mesures de réduction du train de vie de l’Etat, à travers la réduction de 30% des salaires des ministres et du président.
Il faut rappeler que le Ghana n’est pas le seul pays à avoir annoncé une telle mesure pour renforcer les finances publiques. Plus récemment dans la région, c’est le Bénin qui a décidé d’imposer une taxe de 5% sur les paiements par voie électronique, suscitant aussi les critiques d’une partie de la population.
Les autorités béninoises avaient précisé que cette taxe ne se répercuterait pas sur le quotidien des populations, mais uniquement sur les entités intervenant dans le domaine. Après avoir décidé d’augmenter les frais de transfert d’argent suite à cette mesure, l’opérateur téléphonique MTN qui gère la plateforme Mobile Money du même nom, avait d’ailleurs dû faire machine arrière.
Notons que la nouvelle taxe adoptée par le Parlement ghanéen est inférieure à celle de 1,75% initialement proposée par le gouvernement. Cependant, elle reste plus élevée que les exigences de l’opposition qui réclamait une taxe entre 0,5% ou 1%, à défaut de supprimer cette mesure.
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