Après une croissance estimée à 5,5% pour 2021, le gouvernement togolais tablait sur une hausse de 6,1% du PIB en 2022. Mais depuis, l’aggravation des pressions inflationnistes dans l’UEMOA semblent avoir perturbé les plans de relance post-covid du pays.
Le Togo revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année 2022, en raison notamment du conflit russo-ukrainien et de son impact sur les économies et les marchés mondiaux. Le ministre chargé de l’Economie, Sani Yaya, et ses équipes révisent ainsi les prévisions du taux de croissance économique à 5,9% pour 2022 contre une prévision initiale de 6,1% (après un taux de 5,5% enregistré en 2021), informe Togo First.
L’information a été rendue publique par l’argentier togolais, le 1er juillet, à la faveur du dernier Conseil national du crédit (CNC) du Togo, rassemblant les acteurs bancaires et financiers du pays.
« Comme vous le savez, depuis fin février dernier, le monde entier est secoué par des tensions géopolitiques engendrées par le conflit russo-ukrainien. Cette situation est venue perturber les plans de relance post-covid-19. », a notamment expliqué M. Yaya, indiquant que « ce conflit affecte directement les économies, à travers les échanges commerciaux, et indirectement, en raison de ses retombées sur la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires importés ».
Si les nouvelles projections au niveau national (datant de mai 2022), confirment l’accélération de l’activité économique, elles constatent un rythme légèrement en baisse de 20 points de base (soit 0,2%. Ce qui explique les nouvelles prévisions du pays.
Le gouvernement togolais est légèrement plus optimiste que la Banque africaine de développement (BAD). L’institution basée à Abidjan projetait pour sa part, une croissance un tout petit peu inférieure, ressortant à 5,8% pour cette année. Ce, même si les deux institutions notent la même compression, d’environ 20 points de base (la BAD projetait en effet, un recul de 6,2% à 5,8%).
Deux bonnes nouvelles
Notons que le CNC relève tout de même deux points positifs à l’actif de l’économie nationale. En effet, indique Sani Yaya dans un premier temps, les concours bancaires ont connu une forte hausse depuis le début de cette année. Le montant des nouvelles mises en place de crédits est ainsi ressorti à 270 milliards FCFA (429 millions de dollars) au premier trimestre 2022, soit une hausse de 39% en glissement annuel.
Le volume de crédits octroyés par les systèmes financiers décentralisés (SFD) aux agents économiques s’est quant à lui établi à 50 milliards FCFA au premier trimestre 2022, après 37 milliards FCFA un an plus tôt, soit une hausse de 37% en glissement annuel
Le second point positif concerne l’amélioration continue du crédit des banques et des institutions de microfinance au premier trimestre de l’année. En effet, relève-t-on, le taux brut de dégradation du portefeuille de crédit des banques (le rapport entre les crédits en souffrance bruts et le total des crédits) a baissé de 5 points de pourcentage, passant de 16% au 31 mars 2021 à 11% à la même période cette année. Une tendance positive qu’avait déjà relevée Togo First.
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