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Agence Ecofin
26 septembre 2022 Dernière mise à jour le Lundi 26 Septembre 2022 à 11:36

En Afrique plus qu’ailleurs, le faible taux de bancarisation offre des perspectives de croissance prometteuses aux banques numériques qui sauront identifier les vrais besoins des populations et s’adapter aux réalités locales.

Bien qu’elle ne compte actuellement que 21 banques entièrement digitales qui servent 18 millions de clients, l’Afrique subsaharienne offre un énorme potentiel de croissance à ces nouveaux acteurs qui bouleversent la finance traditionnelle, ont estimé le cabinet de conseil Fintech Consultancy Group (Fincog) et le fournisseur de solutions de paiement Banking Payment Context (BPC) dans un rapport publié le 17 mars 2022.

« Ces chiffres sont relativement faibles pour une population de plus d’un milliard d’habitants. Mais le nombre des banques offrant leurs services exclusivement sur des canaux numériques ne cesse de progresser depuis 2017, grâce notamment au positionnement du Nigeria comme une nouvelle plaque tournante de la banque digitale en Afrique subsaharienne », souligne le rapport intitulé « La banque digitale en Afrique subsaharienne ».

Le Nigeria (10 néobanques) et l’Afrique du Sud (7) concentrent environ 80% des néobanques actives en Afrique.

Le rapport cite la néobanque sud-africaine TymeBank comme une véritable success-story africaine dans le domaine des services bancaires entièrement numériques. Fondé en 2018, cet établissement a réussi en l’espace de trois ans à attirer plus de 4 millions de clients sur le marché bancaire le plus mature du continent, grâce à son offre adaptée aux conditions locales.

Outre l’ouverture d’un compte en moins de 5 minutes, TymeBank ne perçoit pas des frais de tenue de compte et rémunère les produits d’épargne à des taux allant jusqu’à 10%. La banque digitale offre également ses services en ligne et hors ligne, grâce à des kiosques en libre-service qui permettent d’ouvrir des comptes et d’émettre des cartes de débit.

Fincog et BPC estiment que le nombre relativement réduit de néobanques au Sud du Sahara s’explique essentiellement par la pénétration modeste d’Internet et les lenteurs réglementaires perceptibles dans l’écrasante majorité des pays de la région.

Six clefs de succès

Malgré ces obstacles persistants, l’Afrique subsaharienne offre des perspectives de croissance prometteuses aux banques digitales. Alors que la pénétration d’Internet devrait augmenter dans les années à venir, 57% des habitants de la région ne bénéficient d’aucun accès aux services financiers, y compris les comptes de mobile money.

L’étude a cependant défini six clefs de succès pour les néobanques en Afrique subsaharienne. Il s’agit en premier lieu de cibler les populations mal desservies et les jeunes générations de plus en plus connectées, notamment dans des pays très peuplés comme le Nigeria, l’Ethiopie, la Tanzanie, la République démocratique du Congo et l’Ouganda, qui affichent encore des taux de bancarisation allant de 25% à 47%.

Les banques digitales qui souhaitent s’implanter en Afrique subsaharienne gagneraient également à offrir des coûts de transferts de fonds transfrontaliers très compétitifs pour grappiller des parts de marché aux banques traditionnelles. Selon la Banque mondiale, ces coûts s’élèvent à 8,2% en Afrique contre 5,6% en Amérique Latine et 4,9% en Asie du Sud.

Les néobanques devraient d’autre part fournir un accès au financement pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), qui demeurent mal desservies par les acteurs bancaires historiques. Sur les 44 millions de MPME formelles opérant en Afrique subsaharienne, environ 52% éprouvent des difficultés pour accéder aux crédits. Les besoins non satisfaits en financements de ce type d’entreprises sont estimés à 328 milliards de dollars.

L’étude recommande aussi aux banques numériques d’identifier de manière exhaustive toutes les préoccupations majeures de leur clientèle cible pour répondre à ses besoins non satisfaits, et de mettre l’accent sur la réduction des coûts des divers services bancaires afin de garantir leur adoption par un nombre suffisant de clients.

Et last but not least, Fincog et BPC estiment que les acteurs régionaux et internationaux qui lorgnent le marché naissant de la banque numérique en Afrique subsaharienne sont appelés à mettre en place des structures agiles et capables de s’adapter rapidement aux modifications réglementaires, au changement de comportements des clients et aux soubresauts conjoncturels.

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