La Banque africaine de développement va donc mobiliser près de 4 millions de dollars pour permettre au Burundi d’acheter d’urgence plus de 3 000 tonnes d’engrais. Cet appui permettra au pays de faire face à ses besoins urgents en engrais pour la prochaine campagne agricole dont la première phase démarre au mois de mai. Les besoins couvrant toutes les phases sont estimés à 145 000 tonnes.
Le ministre burundais des Finances, du budget et de la planification économique Audace Niyonzima, a sollicité, au nom du président Évariste Nadyishimiye, l’appui de la Banque lors d’une visite au président de l’institution à Abidjan le 7 avril.
Le Groupe de la Banque utilisera deux projets de son portefeuille actuel au Burundi pour pourvoir aux besoins immédiats de la première phase. Le président de l’institution, Audace Akinwumi Adesina, a indiqué que le Mécanisme africain de financement du développement des engrais, un fonds spécial géré par le Groupe de la Banque, représente également une opportunité qui sera explorée pour les phases ultérieures. Ce fonds spécial est géré par le Groupe de la Banque africaine de développement.
La Banque appuiera également les démarches du Burundi pour explorer les possibilités existantes en matière d’acquisition d’engrais auprès d’autres organismes internationaux tels que le Programme alimentaire mondial.
Audace Akinwumi Adesina a encouragé le gouvernement burundais à poursuivre les réformes dans le secteur des engrais. Il a suggéré la mise en place d’un porte-monnaie électronique (e-wallet) pour plus de transparence dans la distribution d’engrais aux bénéficiaires.
La rencontre a passé en revue un certain nombre d’aspects pratiques et s’inscrivent dans le prolongement des échanges entamés entre le président Évariste Ndayishimiye et Audace Akinwumi Adesina, lors du dernier sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience en janvier 2023.
Audace Akinwumi Adesina a réaffirmé l’engagement de la Banque d’appuyer le gouvernement dans ses efforts de mobilisation des ressources pour le financement du pacte du Burundi pour l’alimentation et l’agriculture – conclu lors du Sommet Dakar 2 – qui s’élève à 200 millions de dollars sur cinq ans. Des discussions pour financer ce pacte sont en cours avec d’autres partenaires clés, notamment les Pays-Bas, la Banque mondiale, le Fonds international de développement agricole.
Le Groupe de la Banque a mobilisé pour sa part quelque 1,3 million de dollars pour financer des études techniques relatives à la mise en place d’agropoles et de périmètres irrigués à Karusi et à Cibitoke.
Le ministre burundais a également souhaité que son pays puisse accéder aux mécanismes financiers d’AFAWA (Affirmative Finance Action for Women in Africa ou Initiative pour favoriser l’accès des femmes au financement en Afrique) en faveur des jeunes et des femmes de son pays.
En réponse à cette requête, le Groupe de la Banque s’est engagé à renforcer la liquidité de la Banque d’investissement des jeunes (BIJE) et de la Banque de développement et d’investissement des femmes (BDIF) du Burundi à hauteur de 5,3 millions USD. Le président Adesina a expliqué que la Banque s’orientait vers la création de banques d’investissement pour les jeunes à travers le continent.
La réunion a également porté sur l’intégration régionale. Audace Akinwumi Adesina a rappelé à cet égard l’engagement de la Banque d’investir environ 100 millions de dollars dans la construction du tronçon Uvinza-Musongati-Gitega (entre la Tanzanie et le Burundi). Le projet sera présenté au Conseil d’administration en septembre 2023.
Audace Akinwumi Adesina a assuré le gouvernement burundais du soutien de la Banque auprès d’autres partenaires pour mobiliser les fonds restants, destinés à construire le tronçon du chemin de fer Tanzanie-Burundi qui nécessite 1,4 milliard de dollars dont environ 645,76 millions dollars sont en cours de mobilisation.
Audace Niyonzima, qui est également le gouverneur du Groupe de la Banque pour le Burundi, était accompagné du ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, Sanctus Niragira.
Cette visite au siège de l’institution panafricaine de développement entre dans le cadre des relations suivies entre la Banque et ses pays membres et de son rôle de première institution multilatérale de financement du développement en Afrique. Audace Akinwumi Adesina était entouré de certains de ses principaux collaborateurs comprenant entre autres : Beth Dunford, vice-présidente chargée de l’Agriculture, du développement humain et social ; Martin Fregene, directeur de l’Agriculture et de l’agro-industrie ; Abdul Camara, directeur général adjoint pour l’Afrique de l’Est ; et Pascal Yembiline, responsable pays pour le Burundi.
Le portefeuille actif de la Banque pour le Burundi comprend 19 opérations pour des engagements de 372 millions de dollars essentiellement concentrés dans l’énergie (45 %), le transport (34 %), l’agriculture (12 %) et le social (8 %).
Source : African Development Bank Group (AfDB)
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