Le gouvernement a évalué les pertes économiques liées à la guerre civile qui a ravagé la région du Tigré pendant deux ans à plus de 28 milliards de dollars.
La reconstruction des zones touchées par le conflit du Tigré (nord de l’Ethiopie) coûtera environ 20 milliards de dollars et nécessitera l’appui des institutions internationales et des investisseurs privés, a annoncé le ministre éthiopien des Finances, Ahmed Shide, dans un entretien publié dimanche 20 août par The Financial Times.
« Nous avons besoin d’environ 20 milliards de dollars sur cinq ans pour reconstruire les zones touchées par le conflit. Les budgets fédéraux et régionaux seront mis à contribution pour y parvenir, mais le soutien d’institutions telles que la Banque mondiale serait également nécessaire », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « La guerre civile a coûté à l’Ethiopie plus de 28 milliards de dollars en dommages et en pertes économiques. Compte tenu du niveau sans précédent des dégâts et des destructions, le redressement et la reconstruction auront un coût financier important ».
L’économie éthiopienne a été mise à mal sur deux années à cause d’un conflit qui a éclaté en novembre 2020 entre le gouvernement central et des groupes rebelles dans la région du Tigré. Les rebelles tigréens et le gouvernement central avaient signé, en novembre 2022, un accord de paix qui prévoit notamment le désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès à cette région plongée dans une situation humanitaire catastrophique.
La mise en œuvre de cet accord conclu sous l’égide de l’Union africaine (UA) est jusqu’ici sur la bonne voie comme en atteste le récent retrait du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti des autorités rebelles de cette région du nord de l’Ethiopie, de la liste des organisations terroristes.
L’Ethiopie a officiellement demandé l’assistance du FMI pour financer la reconstruction de ses infrastructures et renforcer ses réserves de change.
La Banque mondiale et le FMI avaient suspendu en 2021 leur aide à Addis-Abeba après la publication de rapports de l’ONU faisant état de violations des droits de l’Homme et de crimes de guerre dans la région du Tigré.
Le bilan humain du conflit demeure opaque, mais Amnesty International l’a décrit comme « l’un des plus meurtriers au monde ». Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, avait, quant à lui, avancé le chiffre de 600 000 à 800 000 personnes tuées, ce qui ferait de la guerre au Tigré l’une des plus dévastatrices du XXIe siècle.
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