En Afrique, la recrudescence des maladies non transmissibles comme l’obésité et le diabète est une préoccupation majeure pour les pouvoirs publics. Pour faire face au phénomène, les gouvernements s’attaquent à la consommation de sucre.
Au Nigeria, le nouveau prélèvement fiscal sur les boissons sucrées annoncé par l’exécutif passe mal auprès des industriels. Ladite mesure qui prévoit une taxe de 10 nairas sur chaque litre du produit vise à réduire la surconsommation de sucre afin de lutter contre l’obésité et le diabète.
D’après l’Association des entreprises manufacturières (MAN), cette disposition pourrait conduire à une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 1,9 trillion de nairas (4,6 milliards $) entre 2022 et 2025 et fragiliser les emplois ainsi que les revenus de tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement.
Alors que le gouvernement entend aussi collecter grâce à cette démarche, des recettes fiscales supplémentaires, la MAN estime que le bilan à l’arrivée pourrait ne pas être aussi satisfaisant.
Ainsi, si les autorités pourraient engranger 81 milliards de nairas (196 millions $) dans les caisses publiques entre 2022 et 2025, les pertes devraient avoisiner 197 milliards de nairas (476 millions $) sur la même période avec la baisse des recettes sous forme de TVA et d’impôts sur le revenu découlant de la moindre activité et de la hausse des coûts de production des entreprises.
« La volonté du gouvernement de générer des recettes fiscales à travers l’instauration de cette mesure pourrait ne pas être viable sur le long terme », estime Segun Ajayi-Kadir, directeur général de MAN.
Au Nigeria, le secteur des boissons sucrées et des produits alimentaires compte pour 60 % de l’utilisation industrielle de sucre. Dans le pays qui est le second plus important marché de la denrée en Afrique subsaharienne, la consommation annuelle par tête tourne autour de 8 kg contre 36 kg pour la moyenne mondiale.
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