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Agence Ecofin
14 janvier 2025 Dernière mise à jour le Mardi 14 Janvier 2025 à 07:00

Alors que 600 millions de personnes vivent sans électricité en Afrique et que les objectifs climatiques nécessitent une montée en puissance des énergies propres, la géothermie apparaît comme une solution clé. Selon un nouveau rapport de l’AIE, le potentiel de cette source est encore sous-exploité.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique pourrait devenir d’ici 2050 la région avec la plus grande capacité géothermique installée.

L’organisation indique qu’un environnement macroéconomique amélioré et un soutien politique généralisé, réduisant les risques liés au développement, pourraient permettre au continent de débloquer jusqu’à 25 GW de capacité géothermique, soit plus que toute autre région au monde.

Intitulé « The Future of Geothermal Energy », le rapport examine plusieurs scénarios de croissance pour ce secteur. Dans le premier scénario, la capacité géothermique mondiale pourrait augmenter de près de 50 % pour atteindre 22 GW en 2030 et 60 GW en 2050.

L’Afrique devrait connaître la plus grande expansion de capacité géothermique au monde, « en développant ses vastes ressources géothermiques conventionnelles encore inexploitées de manière relativement rentable pour répondre à une demande énergétique en forte croissance ».

« Bien que les centrales solaires photovoltaïques et éoliennes puissent produire de l’électricité à un coût inférieur dans de nombreux pays africains, leur déploiement rapide pour satisfaire cette demande peut poser des défis d’intégration en raison de la faiblesse des infrastructures de réseau », peut-on lire dans le document. 

Dans le deuxième scénario examiné par l’organisation, si les projets sont accélérés et de nouveaux forages autorisés dans le monde, la capacité installée pourrait dépasser 80 GW, là encore avec l’Afrique présentée comme un des plus grands contributeurs.

Ces prévisions  reposent sur un potentiel géothermique considérable, en grande partie concentré dans la Vallée du Rift, une zone volcanique traversant des pays comme le Kenya, l’Éthiopie et la Tanzanie. Cette région joue déjà un rôle clé dans la production géothermique africaine, avec le Kenya en tête.

Selon le même rapport de l’AIE, le Kenya figure parmi les trois pays ayant le plus contribué à l’expansion mondiale de la capacité géothermique (15 GW en 2023) au cours de la dernière décennie, avec la Turquie et l’Indonésie. 

Le pays prévoit de presque doubler sa capacité d’ici 2030. Les progrès du Kenya pourraient inspirer d’autres pays africains disposant de ressources similaires, comme l’Éthiopie et la Tanzanie, où des subventions directes soutiennent déjà les activités de forage.

Le rapport de l’AIE met également en avant les avancées technologiques récentes comme un levier important pour le développement géothermique. Des systèmes géothermiques améliorés (EGS) et des systèmes à boucle fermée (AGS) permettent désormais d’accéder à des ressources jusqu’ici inexploitables, augmentant ainsi significativement le potentiel de nombreux pays africains. 

De plus, les auteurs soulignent que l’industrie pétrolière et gazière pourrait jouer un rôle majeur dans cette expansion. Forte de son expertise en forage profond et en gestion de grands projets, cette industrie pourrait faciliter la transition vers des solutions énergétiques durables.

Malgré ces opportunités, le développement de la géothermie sur le continent ne sera pas sans obstacle. Les coûts initiaux des projets restent élevés, et leur rentabilité peut être longue à atteindre.

Pour surmonter ces défis, l’AIE recommande la mise en place de politiques publiques claires et de mécanismes de réduction des risques, incluant des subventions, des prêts subventionnés et des incitations fiscales. Sans ce cadre favorable, le potentiel géothermique de l’Afrique restera largement inexploité.

En outre, les ajouts de capacité géothermique mondiale ont connu une croissance inégale ces dernières années. Entre 2018 et 2022, la moyenne annuelle des nouvelles installations était de 0,4 GW, mais elle est tombée à 0,1 GW en 2023, selon le rapport « Renewables 2024 global status » publié par le réseau REN21. Cela illustre les défis techniques et financiers auxquels fait face cette industrie.  

Néanmoins, l’AIE estime que la dynamique pourrait s’accélérer au-delà de 2030, à condition que des mécanismes d’atténuation des risques soient mis en place pour attirer les investisseurs.

Elle indique qu’avec un soutien politique accru et des coûts de production en baisse grâce aux innovations technologiques, les investissements dans la géothermie pourraient atteindre 2,5 trillions de dollars d’ici 2050.

Cette dynamique offrirait une réponse à la demande croissante d’électricité alors que plusieurs sources concordantes estiment qu’environ 600 millions de personnes sont toujours dans le besoin en Afrique et les Nations unies prévoient que la population africaine doublera d’ici 2050.

Elle contribuerait aussi à la décarbonation du mix énergétique africain en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles. 

Selon Climate Analytics, les 49 pays d’Afrique subsaharienne doivent ajouter un total de 260 gigawatts de capacités d’énergies renouvelables d’ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques.

Toutefois, l’avenir énergétique du continent ne pourra reposer uniquement sur la géothermie. Celle-ci devra s’inscrire dans une stratégie plus large, combinant différentes sources d’énergies renouvelables et des investissements massifs dans les infrastructures.

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