Le terrorisme, présent au Sahel, tend à s’étendre aux pays du golfe de Guinée, notamment en Côte d’Ivoire, qui a déjà subi plusieurs attaques à ses frontières nord. Bien que des mesures aient été prises pour y faire face, le gouvernement reste en quête de moyens supplémentaires pour enrayer la menace.
La Côte d’Ivoire a besoin de 1 milliard de dollars pour renforcer la sécurité dans ses zones frontalières. L’information émane d’un communiqué de presse relatif à une rencontre entre le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, et le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, publié sur le site internet du gouvernement, le 14 mars.
D’après la note d’information, ce fonds servira à financer des projets, améliorer l’accès à l’eau potable et électrifier des villages. Il sera aussi utilisé pour l’autonomisation de la femme, le financement de formations professionnelles et des transferts monétaires aux ménages vulnérables avec un objectif de 500 000 foyers. Une part sera également destinée au volet militaire.
« Face à ces défis de sécurité, nous avons nous-mêmes commencé à renforcer la formation de nos militaires, nous avons également renforcé nos équipements et nous avons surtout investi dans des infrastructures sociales de base, aussi bien que dans les projets d’insertion de jeunes pour pouvoir améliorer les conditions de vie des populations aux frontières nord, pour essayer de freiner le terrorisme, qui est menaçant », a fait savoir M. Patrick Achi, tout en insistant sur l’insuffisance de toutes ces mesures, car « les dépenses sécuritaires de la Côte d’Ivoire pour faire face à la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime nécessitent plus de moyens ».
Poursuivant, le chef du gouvernement ivoirien a annoncé qu’un accroissement de l’aide américaine dans ce domaine était attendu. Une aide qui constituera « un complément indispensable de la lutte contre le terrorisme à moyen et long terme ». En mars 2021, via son agence de développement USAID, l’Oncle Sam avait déjà octroyé 19,5 millions de dollars à Abidjan pour lutter contre l’extrémisme violent dans la partie nord du pays.
Depuis 2016, avec l’attaque meurtrière de Grand-Bassam, les violences terroristes ont causé une vingtaine de morts dans les rangs des soldats ivoiriens.
Les autorités ivoiriennes, en vue de se prémunir contre l’avancée des extrémistes, ont doté le pays d’une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) censée renforcer la formation des militaires et ont acquis deux nouveaux avions pour la surveillance des frontières ainsi que plusieurs nouveaux équipements. Le budget alloué à la défense pour 2022 connaît aussi une hausse de 7%. Un recrutement d’au moins 3000 soldats est, en outre, prévu en 2022.
En plus du volet militaire, plusieurs actions sont également menées au niveau social. Le 19 novembre dernier, le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, alors en tournée dans la partie septentrionale du pays, a annoncé la création d’un fonds de 3,4 millions de dollars en faveur des jeunes vivant dans les zones sous menace terroriste. Le fonds est destiné à financer les projets de 3000 jeunes, femmes et hommes ayant entre 18 et 40 ans.
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